150 000 tonnes de sucre pour la première année de Cristal Union en Algérie
La raffinerie d’Ouled Moussa, bâtie dans le cadre d’un partenariat entre l’algérien LaBelle et le français Cristal Union, tourne depuis une semaine. Objectif pour 2016 : 150 000 tonnes. Un nouvel entrant sur le marché algérien qui va davantage encore redistribuer les cartes de la production sucrière nationale, après l’annonce de la fin du monopole de fait de Cevital en 2016.
C’est parti pour la production de sucre franco-algérien. La raffinerie d’Ouled Moussa, bâtie à 30 kilomètres d’Alger dans le cadre d’un partenariat conclu entre l’algérien LaBelle (65%) et le français Cristal Union (35% via sa filiale Cristal Raffinage), tourne depuis une semaine.
650 tonnes de sucre raffiné en sont sorties mardi et l’objectif pour la première année complète est d’atteindre 150 000 tonnes (la moitié des 350 000 tonnes que l’usine entend transformer fin 2017 ou début 2018). Le rythme de croisière de 700 000 tonnes, affiché par les deux partenaires dans un communiqué rendu public le 08 décembre, est lui renvoyé au doublement de la capacité de transformation des machines installées dans l’usine, pas avant 2020.
Trois ans de retard
Le coût de construction, annoncé à 70 millions d’euros au moment de l’approbation de la co-entreprise par le Conseil des participations de l’État algérien en janvier 2011, est finalement de 150 millions d’euros. Plusieurs raisons expliquent ce doublement de l’investissement, financé pour un tiers par le capital des deux associés et à 60 % par de la dette.
Au premier chef, le retard à l’allumage du lancement de l’usine, attendu en 2012 mais effectif seulement en décembre 2015. Plus de trois années d’écart avec le calendrier initial qui, selon nos informations, s’expliquent par : le retrait de Sit International, la minoterie française associée au partenariat de départ sans vraiment en avoir les compétences, les difficultés d’importation et de dédouanement de machines pas toujours solutionnées par l’ANDI algérienne, l’agence national de développement de l’investissement, et des retards de paiement de la dizaine de sous-traitants français et européens associés à la construction de l’usine.
Coca, Pepsi, Danone
Le sucre roux importé du Brésil, réceptionné au port d’Alger et désormais raffiné en sucres industriel et de bouche à Ouled Moussa doit abonder, pour environ la moitié de la production, le marché algérois où Cristal Union a ses principaux clients dans l’agroalimentaire. Fruital, producteurs et distributeurs des produits de Coca-Cola en Algérie, son concurrent ABC Pepsi, ou Danone, compteront parmi les premiers clients.
Le reste de la production ira aux productions du Groupe LaBelle, actif en Algérie dans les huiles, les pâtes alimentaires, la semoule, le café et la margarine. De l’export « en Afrique du Nord et au Sahel » est également annoncé par les deux partenaires, dans le communiqué de Cristal Union, sans davantage de précisions.
Le chiffre d’affaires est espéré à quelque 200 millions d’euros annuels, à condition de passer le cap des 300 000 tonnes et de les revendre à plus de 600 euros l’unité.
Nouvel entrant
Ce nouvel entrant sur le marché algérien va davantage encore redistribuer les cartes de la production sucrière nationale. En octobre 2015, le ministre algérien du Commerce, Bakhti Belaïb, a annoncé la fin du monopole de fait de Cevital sur la production de sucre en 2016, par la mise en service de trois nouvelles usines.
Le groupe LaBelle dispose déjà à Ouled Moussa de plusieurs usines (minoterie, semoulerie, couscousserie, torréfaction, unité de production de margarine). Il est également actif dans le conditionnement, en petite contenance, de riz, lentilles, haricots, pois chiches, sucre cristallisé et de lait. Il salarie 2 000 personnes.
Cristal Union est un groupe coopératif agro-industriel producteur de sucre et de bioéthanol. Son chiffre d’affaires reculait au terme de l’exercice clos le 30 septembre 2014 à 1,8 milliard d’euros, contre 1,9 milliard d’euros un an plus tôt. Le résultat d’exploitation était lui aussi en net recul, à 118 millions d’euros fin 2014, contre 216 millions d’euros fin 2013.
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