S&P table sur un déficit public en légère hausse au Burkina après les élections
L’agence américaine Standard & Poor’s (S&P) relève un peu son hypothèse de déficit public à 3% du PIB en 2015, au lendemain de l’élection de Roch Marc Christian Kaboré. La notation, elle, est maintenue à « B-/B » et la perspective de croissance inchangée.
![Le président du Burkina Faso nouvellement élu, Roch Marc Christian Kaboré, salue la foule rassemblée devant son quartier général après que les premiers résultats des élections le donnent vainqueur du scrutin. © Theo Renaut/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/12/10/sipa_ap21829100_000011-e1449743518816.jpg)
Le président du Burkina Faso nouvellement élu, Roch Marc Christian Kaboré, salue la foule rassemblée devant son quartier général après que les premiers résultats des élections le donnent vainqueur du scrutin. © Theo Renaut/AP/SIPA
-3% du PIB en 2015, c’est à ce niveau que l’agence américaine de notation financière Standard & Poor’s voit le déficit des finances publiques se creuser au terme de la transition politique au Burkina Faso, annonce-t-elle dans une nouvelle notation rendue publique le 4 décembre, au lendemain de l’élection de Roch Marc Christian Kaboré à la présidence du pays.
Dans sa précédente notation, publiée par anticipation début octobre 2015 après l’éphémère tentative de putsch de fin septembre, elle fixait ce niveau à -2,5% du PIB.
« Nous tablons sur l’élargissement du déficit public […]. L’agitation politique et la dégradation des termes de l’échange ont pénalisé les recettes publiques. Le coût des élections a également creusé les dépenses, que le gouvernement provisoire avait cependant relativement bien maîtrisées au premier semestre 2015 », écrit l’agence américaine.
Calculé à -3,4% du PIB en moyenne entre 2016 et 2018, le déficit des années suivantes est par contre revu à la baisse – il était annoncé en octobre à 4% pour l’exercice financier 2016.
Dette à 31% du PIB en 2018
Si elle anticipe également « une hausse des dépenses dans les services publics et les infrastructures », l’agence américaine ne voit pas l’endettement du pays exploser. Le taux de la dette devrait atteindre 31,4 % du PIB en 2018 (en ligne avec les hypothèses antérieures) contre 27,5 % en 2015.
Statu quo également en ce qui concerne les perspectives de croissance : +4 % en 2015 à 6 433 milliards F CFA de PIB (11 milliards de dollars), contre 6 191 milliards en 2014, selon les chiffres communiqués par S&P début décembre.
Et l’agence de conclure : « L’activité économique commencera à rebondir en 2016, à condition toutefois que la transition politique se fasse en douceur ». Elle maintient par conséquent à nouveau les notes “B-/B” de long et court terme en devises et en monnaie locale du pays, avec une perspective stable.
L’agence américaine avait abaissé d’un cran la note du Burkina à “B-” en décembre 2014, en raison des tensions politiques et des manifestations massives qui avaient mené au départ de Blaise Compaoré.
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