Or : « Les projets sud-africains souffrent »
Les prix de l’or sont à leur niveau le plus bas depuis six ans, atteignant 1 054,50 dollars l’once le 2 décembre. On peut l’expliquer par quatre facteurs macroéconomiques qui pèsent davantage sur le prix de cette valeur refuge que le jeu de l’offre et de la demande, contrairement à ce qu’il se passe pour les autres matières premières.
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Magnus Ericsson
Directeur associé chez SNL Metals & Mining.
Publié le 28 décembre 2015 Lecture : 1 minute.
Premièrement, les investisseurs s’attendent à une hausse des taux d’intérêt rémunérant l’épargne, notamment aux États-Unis, ce qui nuit aux achats d’or, jugés moins rentables. Ensuite, la valeur du dollar s’est appréciée par rapport aux autres monnaies, ce qui pousse le métal jaune à la baisse. De plus, l’inflation, qui favorise la hausse des prix de l’or, est restée à des niveaux très bas, notamment en Europe et aux États-Unis. Enfin, la perception du risque lié à l’achat d’or (ou de produits financiers basés sur l’or comme les Exchange Traded Funds) par rapport à celle liée à l’investissement sur les marchés actions a changé en faveur de ce dernier.
À ces évolutions, il faut ajouter une petite progression de la production d’or dans le monde. Les banques centrales de certains pays – notamment de la Chine – ont bien effectué quelques achats d’or pour reconstituer leurs réserves, mais insuffisamment pour absorber cette hausse de la production, et surtout pour contrer les facteurs macroéconomiques. Nous pensons toutefois que la baisse va s’arrêter à un plancher de 1 000 dollars l’once en 2016. Dans ce contexte de marché, les groupes aurifères présents sur le continent souffrent, particulièrement en Afrique du Sud.
Les coûts d’exploitation des mines d’or de la nation Arc-en-Ciel – souterraines et souvent anciennes – ont beaucoup augmenté ces dernières années, notamment pour des compagnies comme AngloGold Ashanti. Ceux qui sont présents en Afrique de l’Ouest, comme Randgold Resources, dont la plupart des mines sont à ciel ouvert, s’en tirent mieux. Reste que sur la durée, le continent pèse moins qu’avant dans la production mondiale (20 % en 2014, contre 63 % en 1975) alors que les nouveaux projets aux États-Unis, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est ont augmenté la part de la production issue de ces régions. »
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