Afrique subsaharienne : 8 000 nouvelles agences bancaires d’ici 2020

Le nombre des agences y a crû de moitié entre 2007 et 2013, et devrait augmenter de +40 % d’ici 2020, selon la dernière mouture de l’Observatoire bancaire des pays émergents. Une croissance, justifiée par des besoins importants, qui ne sera pas nécessairement monolithique.

Guichet de la banque Ecobank à  Abidjan. © Olivier pour J.A.

Guichet de la banque Ecobank à Abidjan. © Olivier pour J.A.

Publié le 11 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

D’ici 2020, le relai de croissance subsaharien pour les ouvertures d’agences bancaires sera, en proportion, le plus important au monde, à en croire les perspectives tracées par l’Observatoire bancaire des pays émergents, dont la 6e édition a été rendue publique début décembre par le cabinet de conseil français Nouvelles Donnes.

Sur l’ensemble du continent, le cabinet a comptabilisé 33 500 agences bancaires en 2014, soit une progression de +47,57 % par rapport aux 22 700 agences recensées en 2007. Soit une progression de +40 % (à 12 600 agences) en Afrique du Nord et de +52,5 % (à 22 900 agences en Afrique subsaharienne.

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Selon les consultants français, environ 8 000 agences bancaires supplémentaires devraient ouvrir en Afrique subsaharienne d’ici à 2020, soit une progression de +42 % par rapport à 2014.

3,2 agences pour 100 000 habitants

Les raisons d’un pareil essor, dans un contexte global où la croissance des ouvertures n’a cessé de se réduire depuis le milieu des années 2000 (+22,7% par an en 2007 à +5,7% en 2014) ?

Deux réponses au moins : une population en Afrique subsaharienne qui est encore très faiblement « bancarisée » – avec un taux de bancarisation de 34 % selon la Banque mondiale – et une densité d’agences en dur parmi les plus basses du monde (3,2 agences pour 100 000 habitants contre 69 en France).

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Et ce malgré la forte pénétration de la banque mobile en Afrique subsaharienne, dont le désormais fameux M-Pesa kényan est l’exemple le plus connu. En février 2015, le Boston Consulting Group estimait à 98 millions le nombre d’usagers de services bancaires mobiles en Afrique.

Pour Nouvelles Donnes, les opérateurs de télécommunications africains qui offrent des services de banque à distance ouvrent la voie à une bancarisation plus importante. Ce qui bénéficiera à terme aux agences bancaires, qui peuvent apporter, elles, une qualité de la relation client que n’offrent pas les solutions de banque mobile, estiment les consultants de Nouvelles Donnes.

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Quel modèle pour les agences bancaires africaines ?

Reste à savoir quelles formes prendront ces agences sur un continent à la densité de population très basse (environ 30 habitants au kilomètre carré contre environ 120 habitants dans les pays de l’Union européenne), aux zones rurales prédominantes, et où la rentabilité de chaque agence est plus longue à obtenir.

Toutes en briques et mortier ? Ou alors selon des modèles innovants déclinant l’enseigne bancaire traditionnelle, à l’instar de l’agence mobile développée au Burkina Faso, des guichets de retrait et dépôt ouverts dans des épiceries au Kenya, ou des « banquiers à moto » imaginé par Manko au Sénégal ?

La question est ouverte.

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