Afrique du Sud : le président Zuma limoge son nouveau ministre des Finances
Le président sud-africain Jacob Zuma a renvoyé dimanche son ministre des Finances, David van Rooyen, quatre jours après une nomination qui avait provoqué des soubresauts sur les marchés, a annoncé la présidence.
C’est un ancien titulaire du poste, Pravin Gordhan, déjà ministre des Finances pendant cinq ans jusqu’à 2014, qui a été renommé pour remplacer David van Rooyen.
« J’ai reçu de nombreuses recommandations pour que je revoie ma décision. En tant que gouvernement démocratique, nous soulignons l’importance d’écouter le peuple et de répondre à ses vues », a expliqué le président Zuma, cité par ses services.
David van Rooyen, parlementaire peu connu, avait été désigné par le président Zuma qui venait de limoger mercredi le ministre des Finances en place, le respecté Nhlanhla Nene, sans qu’aucune raison officielle n’ait été invoquée. Nhlanhla Nene, nommé en mai 2014 après la réélection de Jacob Zuma à la tête du pays, était le premier Sud-Africain noir à occuper le poste de ministre des Finances du pays.
Le rand historiquement bas
Critiquée par les analystes et dans les médias, la décision de Zuma avait plongé l’économie sud-africaine dans l’incertitude, la devise nationale évoluant après le limogeage de Nhlanhla Nene à des niveaux historiquement bas.
Déjà affaiblie par la situation économique morose, marquée par une croissance faible et un taux de chômage dépassant les 25%, le rand a perdu 28% de sa valeur face au dollar depuis fin janvier et 24,5% face à l’euro. Vendredi, il a atteint son plus bas niveau à 1 dollar contre 16,05 rands et 1 euro contre 17,58 rands.
La semaine dernière, l’agence de notation Fitch avait dégradé d’un cran la note de l’Afrique du Sud à BBB-, un échelon seulement au-dessus des catégories spéculatives en raison notamment de la faible croissance.
Vie privée
Selon le communiqué du président sud-africain annonçant le renvoi de Nhlanhla Nene, ce dernier devait être réaffecté « à un autre poste stratégique ». L’opposition avait estimé que le ministre payait ses critiques envers le chef de l’État.
La semaine dernière, il avait refusé la renégociation d’un contrat entre la compagnie aérienne para-publique South African Airways (SAA) et Airbus, jugeant que la transaction n’était pas viable financièrement. Ce projet était porté par Dudu Myeni, la présidente du conseil d’administration de SAA qui est une amie très proche de Jacob Zuma.
Samedi, le président sud-africain avait nié, dans un communiqué quelque peu insolite, qu’une relation amoureuse aurait été à l’origine du limogeage de son ministre des Finances. La vie privée de Jacob Zuma, âgé de 74 ans et marié actuellement à quatre femmes, a déjà défrayé la chronique.
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