Burundi : ouverture du procès des auteurs présumés du putsch des 13 et 14 mai
Selon des sources judiciaires, le procès de 28 militaires et policiers burundais accusés d’avoir participé à la tentative de coup d’État des 13 et 14 mai au Burundi, dont le général Cyrille Ndayirukiye, ancien ministre de la Défense et numéro deux du putsch, s’est ouvert lundi.
C’est à Gitega, à une centaine de kilomètres à l’est de Bujumbura, que s’est ouvert le 14 décembre, en milieu de matinée, devant la Cour suprême – compétente pour juger les officiers supérieurs – le procès des auteurs présumés du putsch du 13 et 14 mai au Burundi.
Les 28 accusés, dont le général Cyrille Ndayirukiye, ancien ministre de la Défense présenté comme le numéro deux des putschistes, sont poursuivis pour « tentative de coup d’État et appel à une insurrection populaire, assassinat de soldats, de policiers et de civils et destructions méchantes (sic) de bâtiments, des crimes passibles de la prison à perpétuité », selon l’acte d’accusation lu par le substitut du procureur, Adolphe Manirakiza.
Selon deux témoins contactés par téléphone depuis Nairobi, les détenus ont dénoncé leurs conditions de détention inhumaines et dégradantes, affirmant qu’ils sont détenus « à quatre dans des cellules de 2 X 3 m et sont obligés de se soulager dans des seaux qui ne sont vidés qu’au bout de 24 heures ».
Demande de report du procès rejetée
« Nous avons demandé le report de ce procès car les conditions pour un procès juste et équitable ne sont pas aujourd’hui remplies », a expliqué l’un des avocats de la défense, Me Onésime Kabayabaya.
« On n’a pas eu un accès suffisant au dossier jusqu’ici, certains détenus n’ont pas encore d’avocats et enfin, il y a les conditions indignes dans lesquelles nos clients sont emprisonnés », a-t-il souligné.
Mais le président de la Cour, Albert Nduwimana, a rejeté la demande de report en dénonçant des « manœuvres dilatoires » de la part de la défense. « Le procès va continuer demain [mardi], a-t-il annoncé avant de clôturer les débats dans l’après-midi, tout en promettant une amélioration des conditions de détention des accusés et une diminution de la présence policière dans la salle.
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