Dans le quartier musulman et certains arrondissements de Bangui, les votants se rendaient encore aux urnes lundi. Une prolongation du vote sous haute-surveillance : un imposant dispositif militaire des forces internationales (Casques bleus et soldats français de Sangaris) était déployé autour du quartier du PK5.
Et notamment aux abords du bureau de vote de l’école Baya Dombia, visé dimanche par d’ex-rebelles armés opposés au scrutin avec des tirs de mitrailleuse et de roquettes. Des attaques qui ont fait selon la Croix-Rouge centrafricaine cinq morts et une vingtaine de blessés, dont plusieurs dans un état très grave.
Prolongation du scrutin au quatre coins du pays
En province, des « dérogations de prolongation » du scrutin ont également été accordées dans des localités où les électeurs n’ont pu voter normalement dimanche, du fait d’intimidations ou de la destruction de matériel électoral par des hommes armés hostiles au scrutin, a indiqué l’Autorité nationale des élections (ANE).
Les électeurs centrafricains ont ainsi continué à voter dans les villes de Bria (est), Ndele (nord), Kaga Bandoro (nord), Bossangoa (ouest), ainsi que dans les camps de réfugiés du Tchad et Cameroun.
Un test avant la présidentielle
Selon l’ANE, le dépouillement a débuté dès dimanche soir dans les bureaux où le scrutin s’est déroulé normalement, et s’est poursuivi lundi. Les résultats devraient être publiés dans les prochains jours.
Si le référendum vise l’adoption d’une nouvelle Constitution, il constitue aussi un test avant les élections présidentielle et législatives prévues le 27 décembre, sous pression de la communauté internationale.
Le « courage » des Centrafricains salué
La participation au scrutin a divisé l’ex-rébellion musulmane Séléka et les rangs des milices chrétiennes anti-balaka, où des factions opposées au processus électoral ont tenté de dissuader la population de participer au vote.
Mais dès dimanche soir, le représentant des Nations unies à Bangui, Parfait Onanga-Anyanga, avait salué le « courage » des Centrafricains « qui ont bravé toutes les peurs et les menaces » pour aller voter malgré les violences. Avant de réaffirmer la « volonté » de l’ONU « de mettre un terme aux agissements de ces saboteurs », en référence aux ex-rebelles Séléka et aux miliciens anti-balaka.