Maroc vs Laurent-Graciet : la justice française se prononcera en janvier sur la légalité des enregistrements
Les deux journalistes français Éric Laurent et Catherine Graciet ont demandé ce 15 décembre l’annulation des enregistrements audio réalisés par l’avocat du Palais, Me Hicham Naciri, les qualifiant d’illégaux. La Cour d’appel de Paris devra se prononcer sur leur demande le 26 janvier.
Éric Laurent et Catherine Graciet, les deux journalistes français mis en examen pour chantage et extorsion à l’encontre du roi du Maroc, ont demandé ce 15 décembre l’annulation d’une partie de la procédure judiciaire les visant et ont obtenu sa mise en délibéré au 26 janvier à l’issue d’une audience qui a eu lieu à 11h à la Cour d’appel de Paris.
Éric Laurent et Catherine Graciet affirment avoir été piégés par l’avocat du Palais Me Hicham Naciri qui a, selon eux, procédé lui-même aux enregistrements de leur deuxième et troisième rencontre (21 et 27 août), alors qu’une enquête judiciaire était ouverte après leur 1er rendez-vous (11 août).
Vice de procédure ?
« Légalement, puisque l’enquête judiciaire était déjà ouverte, les enregistrements devaient se faire sous le contrôle du juge d’instruction qui devait rendre une ordonnance demandant la sonorisation des lieux. Or, ces règles de sonorisation n’ont pas été respectées et on a laissé Me Naciri tout seul à la manœuvre », affirme Me Eric Moutet, avocat de la journaliste Catherine Graciet. « Si la Cour décide le 26 janvier d’annuler ces documents d’enregistrement, une partie de la procédure intentée contre ma cliente deviendra, de ce fait, irrégulière», ajoute-il.
Des enregistrements très gênants
Lors de cette audience qui s’est déroulée à huis clos, le Parquet a rejeté le raisonnement « singulier » de la défense. Quant à l’avocat du Royaume du Maroc, Me Éric Dupont-Moretti, il a indiqué à la presse que les avocats des deux journalistes ont demandé l’annulation des documents audio parce qu’ils se sentent extrêmement gênés par ces enregistrements qu’ils n’ont pas contestés et dont ils ont reconnu les faits.
Ces documents, dont Jeune Afrique avait publié les extraits en exclusivité, sont compromettants pour les deux inculpés puisqu’ils démontrent la thèse d’un deal financier en échange de la non publication d’un livre qu’ils ont coécrit et qu’ils ont qualifié de « dévastateur » pour la monarchie marocaine.
Éric Laurent et Catherine Graciet ont été mis en examen fin août, accusés d’avoir tenté de faire chanter le roi du Maroc en échange d’une somme de 2 millions d’euros. La justice française planche actuellement sur la légalité ou non des pièces d’enregistrement. Un feuilleton judiciaire qui ne fait que commencer.
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