Soudan du Sud : après deux ans de guerre civile, l’ONU renforce sa mission
Alors que le Soudan du Sud est depuis deux ans en proie à une guerre civile qui ne faiblit pas, le Conseil de sécurité de l’ONU a renouvelé mardi le mandat de sa mission, la Minuss, renforçant un peu ses effectifs et ses moyens d’action.
Le mandat de la Minuss a ainsi été prolongé jusqu’au 31 juillet 2016, avec toujours pour mission principale de protéger les civils. Conformément aux recommandations du secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, les 12 500 Casques bleus actuels seront renforcés par quelque 600 policiers et 500 soldats. Mais aussi « par des hélicoptères militaires et des systèmes aériens sans pilote non armés tactiques », désignant des drones de surveillance.
L’ONU utilise déjà de tels drones en RDC, mais le gouvernement sud-soudanais est opposé à leur déploiement, officiellement pour des raisons de souveraineté.
Soutenir l’accord de paix
La Minuss aura également pour priorité la protection des civils et l’acheminement de l’aide humanitaire. Mais aussi de soutenir la mise en oeuvre d’un accord conclu le 26 août entre le gouvernement sud-soudanais et les rebelles conduits par Riek Machar et qui prévoit un cessez-le-feu. En dépit de cet accord de paix, les combats n’ont jamais vraiment cessé. Le conflit, marqué par des atrocités attribuées aux deux camps, a fait des dizaines de milliers de morts et chassé plus de 2,2 millions de personnes de chez elles.
Le Conseil demande aussi à la Minuss de prendre des dispositions pour « prévenir l’escalade de la violence à Juba« . Ban Ki-moon devra présenter un plan d’action au Conseil d’ici le 15 janvier.
Les drones cristallisent l’opposition
La Russie et le Venezuela se sont abstenus lors du vote de la résolution, adoptée par 13 voix sur 15 membres du Conseil. Le représentant permanent russe Petr Iliichev a rappelé que Moscou était opposé au déploiement de drones « dont la valeur ajoutée en RDC est mise en doute ». L’ambassadeur vénézuélien a lui aussi critiqué la menace de sanctions et le déploiement des drones, affirmant « qu’aucune mission de maintien de la paix ne peut agir sans le consentement du pays concerné ».
L’ambassadrice américaine, Samantha Power, a pour sa part salué « le renforcement des capacités de la mission à protéger les civils ». Quant aux drones « c’est un outil important que nous devons fournir aux troupes de la Minuss pour leur permettre de mieux remplir leur mission ».
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