Arabie saoudite : la femme de Raef Badaoui reçoit le prix Sakharov en son nom
Raef Badaoui n’était pas à Strasbourg pour recevoir le prix Sakharov pour la liberté d’expression que lui a décerné fin octobre le Parlement européen. Et pour cause : le blogueur saoudien, condamné à 10 ans de prison et de 1 000 coups de fouet pour « insulte à l’islam », croupit toujours dans les geôles saoudiennes.
C’est donc sa femme, Ensaf Haidar, qui est venue chercher mercredi 16 décembre à Strasbourg la prestigieuse distinction en son nom. Très applaudie par des députés debout, Ensaf Haidar a souligné que son mari était « une voix libre dans le pays de la pensée unique ».
« Le joug d’un régime théocratique »
« Dans nos pays, une pensée libre et éclairée est considérée comme du blasphème, c’est l’idéologie de certaines sociétés arabes », a-t-elle lancée. Avant d’ajouter : « la société (saoudienne, ndlr) vit sous le joug d’un régime théocratique, qui ne demande aux gens que d’être des béni-oui-oui ».
« Je demande ici à nouveau au roi Salmane de gracier Raef Badaoui et de le libérer sans aucune condition et immédiatement », a déclaré dans l’hémicycle le président du Parlement européen Martin Schulz avant la remise du prix.
Protestations de la communauté internationale
Détenu depuis 2012, le blogueur avait été condamné fin 2014 à dix ans de prison et à 50 coups de fouet par semaine pendant 20 semaines. La justice saoudienne, qui a ordonné la fermeture de son site internet, lui reproche d’y avoir publié des écrits critiquant la police religieuse de son pays et d’y avoir appelé à la fin de l’influence de la religion sur la vie publique.
Il avait reçu ses 50 premiers coups de fouets en janvier. Mais sous les protestations internationales, cette punition a depuis été suspendue.
La Matinale.
Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte si cher ?
- Au Bénin, arrestation de l’ancien directeur de la police
- Algérie : Lotfi Double Kanon provoque à nouveau les autorités avec son clip « Ammi...
- L’Algérie doit-elle avoir peur de Marco Rubio, le nouveau secrétaire d’État améric...
- Pourquoi l’UE s’apprête à accorder un nouveau soutien à l’intervention rwandaise a...