Dernier acte du plan de restructuration de la dette de Maghreb Steel, le sidérurgiste marocain en proie à de graves difficultés financières depuis 2012. Le conseil déontologique des valeurs mobilières vient de lui donner le feu vert pour lancer un emprunt obligataire de 895 millions de dirhams (82 millions d’euros). Une émission exclusivement réservée aux porteurs des billets de trésorerie de la société qui a été dans l’incapacité de les rembourser.

La reclassification de cette dette à court terme en un emprunt obligataire en deux tranches (537 millions de dirhams sur 10 ans et 358 millions de dirhams 15 ans), constitue la dernière phase du long processus de restructuration de la dette.

Le taux d’intérêt sur ces obligations est variable semestriellement et assez élevé. Jusqu’à fin 2017, il devrait être similaire à la moyenne sur le trimestre précédant des bons du Trésor marocain à échéance de 52 semaines (2,6178 % en juin dernier). Mais à partir de 2018, ces taux sont augmentés d’une prime de risque assez élevée (+2,6 points pour la tranche de 537 millions de dirhams) et de 0,8 à 3,1 points sur la seconde tranche.

Concerté

« Tous les créanciers se sont mis d’accord pour conserver cette dette et agir de manière concertée pour réaliser, au besoin, les hypothèques qu’ils détiennent sur la société », explique un banquier d’affaires qui a pris part à la conclusion de l’accord inter-créanciers conclu le 1er décembre.

Les hypothèques livrées par les actionnaires de Maghreb Steel ont été d’ailleurs reclassées entre les banques et les organismes de placement collectif. « Les actionnaires de la société ont même dû consentir de nouvelles garanties et le volet concernant le défaut de paiement a été renforcé pour verrouiller les engagements de remboursement », poursuit notre source.

Perte

Après cette restructuration, les dettes de Maghreb Steel de toutes catégories s’élèvent à 6,5 milliards de dirhams. Malgré leur réduction, par les dispositions de l’accord conclu avec les créanciers, les charges financières continueront à peser lourd dans les comptes de la société, dont l’exploitation est déjà actuellement déficitaire.

Le retour à la rentabilité n’est d’ailleurs pas prévu à court terme. Le management de Maghreb Steel prévoit une perte nette de 539 millions de dirhams pour 2015. En 2016, la société espère réaliser un chiffre d’affaires de 3,35 milliards de dirhams et ramener son déficit à 256 millions.