Afrique du Sud : manifestations contre Jacob Zuma après ses remaniements aux Finances

Les trois remaniements successifs au ministère des Finances ne passent pas. Quelques milliers de personnes ont manifesté mercredi à travers l’Afrique du Sud pour demander la démission de Jacob Zuma, qui a plongé l’économie de son pays dans la tourmente en évinçant son ministre des Finances.

Des manifestants à Pretoria contre Jacob Zuma, le 16 décembre 2015. © Jacques Nelles/AP/SIPA

Des manifestants à Pretoria contre Jacob Zuma, le 16 décembre 2015. © Jacques Nelles/AP/SIPA

Publié le 16 décembre 2015 Lecture : 1 minute.

Tout a commencé le 9 décembre, après que Jacob Zuma a décidé de mettre à la porte son ministre des Finances, le très respecté Nhlanhla Nene. À sa place, le président sud-africain avait nommé à ce poste-clé un député inexpérimenté, David van Rooyen, une décision qui avait affolé les marchés. Quatre jours plus tard, ce dernier était limogé et remplacé par l’ancien ministre des Finances de 2009 à 2014, Pravin Gordhan.

Une volte-face dont Jacob Zuma est ressorti affaibli. Car le fiasco provoqué par la décision du président a mis en déroute les marchés et renforcé les oppositions de Jacob Zuma, déjà ébranlé par des scandales de corruption et une économie en berne.

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Cette crise est l’une des pires depuis l’accession de Zuma au pouvoir. Le rand sud-africain a en effet atteint son plus bas historique face au dollar et à l’euro, pendant que le rendement des taux sud-africains a quant à lui dépassé 10%. Une première dans l’économie la plus avancée d’Afrique.

« Zuma dehors »

Conséquence, la colère gronde dans les rues du pays, du Cap jusqu’à Pretoria. Les Sud-Africains sont massivement sortis manifester leur mécontentement et réclamer la démission du président. Sur les pancartes brandies à Johannesburg, on pouvait lire « 21 ans de régime non démocratique » ou « Zuma dehors ». Des slogans de colère également visibles sur Twitter sous le hashtag #ZumaMustFallMarch :

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« Aujourd’hui, nous marchons contre les injustices causées par un homme égoïste », peut-on lire sur ce compte Twitter.

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Catastrophe économique 

Mercredi, dans un discours prononcé à l’occasion de la fête nationale du Jour de la réconciliation, Zuma n’y a fait aucune mention, déclarant que le travail « continuait pour développer l’économie afin de créer de l’emploi… malgré la situation difficile due au contexte économique mondial ».

Ce fiasco pourrait coûter cher à l’ANC. Le Congrès national africain, au pouvoir depuis la fin du régime d’apartheid en 1994, a facilement remporté les élections générales l’an dernier, mais pourrait perdre certaines grandes municipalités lors des élections locales de 2016.

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