Niger : Mahamadou Issoufou affirme avoir déjoué une tentative de coup d’État

Lors d’une allocution à la télévision nationale jeudi soir, le président nigérien Mahamadou Issoufou a affirmé qu’une tentative de coup d’État avait été déjouée, justifiant ainsi une vague d’arrestations de militaires à travers le pays.

Publié le 17 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

« L’objectif de ces individus animés par je ne sais quelle motivation était de renverser les institutions démocratiquement élues », a affirmé le président nigérien, Mahamadou Issoufou, quelques heures avant le début du 57e anniversaire de l’Indépendance.

Ces derniers « envisageaient notamment d’utiliser la puissance de feu des moyens aériens », a-t-il ajouté, évoquant également une tentative de déstabilisation du pays en vue de l’élection présidentielle du 21 février 2016, lors de laquelle il briguera un second mandat.

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Plusieurs militaires interpellés 

« Alors que toutes les institutions qui en ont la charge préparent activement les élections afin que le peuple nigérien puisse faire son arbitrage dans la transparence, une poignée d’individus (…) ont décidé de substituer leur propre arbitrage à celui du peuple souverain », a ajouté Mahamadou Issoufou.

« Les principaux auteurs de cette folle aventure ont pu être tous identifiés et arrêtés à l’exception d’un seul en fuite. La situation est calme et sous contrôle, l’enquête en cours permettra d’identifier les autres acteurs et complices éventuels de ce funeste complot contre la sûreté de l’État », a-t-il conclu.

Un putsch déjà déjoué en 2011, selon Issoufou

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Comme l’annonçait Jeune Afrique, plusieurs hauts-gradés figurent parmi les personnes entendues. En font partie le général d’aviation Souleymane Salou, ancien chef d’état-major des armées sous le régime militaire du Général Djibo Salou auquel Mahamadou Issoufou avait succédé au pouvoir. Selon la presse, le lieutenant-colonel Idi Abdou Dan Haoua, commandant de la base aérienne de Niamey, ou le Commandant Naré Maidoka, chef du 1er Bataillon d’Artillerie de Tillabéri, ont également été interpellés.

Ce n’est pas la première fois que le président nigérien affirme avoir déjoué un coup d’État. En 2011, il avait déjà annoncé dans un message à la Nation avoir empêché un putsch contre son régime.

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Vives tensions entre le pouvoir et l’opposition 

Les relations sont tendues entre le pouvoir et l’opposition à l’approche des élections de février. Un climat accentué par l’emprisonnement de Hama Amadou, candidat à la présidentielle, et détenu depuis son retour au Niger il y a trois semaines. Il est accusé de trafic présumé de bébés avec le Nigeria, mais l’opposition dénonce un « procès politique ».

Les tensions entre l’opposition et le parti au pouvoir vont en s’accentuant. Mardi, l’opposition a ainsi suspendu sa participation au comité sur l’audit du fichier électoral réclamant des experts internationaux et critiquant les délais trop courts. Les opposants accusent aussi le président Issoufou de provoquer des scissions au sein de leurs formations pour assurer sa réélection.

En août, l’opposition avait rejeté le calendrier fixé par la commission électorale, dénonçant une absence de « consensus ». Elle avait auparavant critiqué la Cour constitutionnelle, qui valide les candidatures et les résultats des élections, pour son « allégeance » au président.

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