Finance : la RDC planche sur l’émission d’un eurobond en 2016

Des analyses préliminaires à la première émission d’obligations de la RDC sur les marchés internationaux sont en cours, selon le Premier ministre Augustin Matata Ponyo, cité par l’agence « Bloomberg ».

Augustin Matata Ponyo est le premier ministre de la République démocratique du Congo. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique

Augustin Matata Ponyo est le premier ministre de la République démocratique du Congo. © Gwenn Dubourthoumieu pour Jeune Afrique

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Publié le 21 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

La République démocratique du Congo envisage d’émettre un eurobond sur les marchés internationaux l’année prochaine a indiqué le Premier ministre Augustin Matata Ponyo à l’agence américaine Bloomberg, en fin de semaine dernière. Si elle se confirme, cette opération serait la première émission d’eurobond du pays d’Afrique centrale.

Infrastructures

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Le montant exact de cette levée de fonds reste incertain. Elle devrait être « d’au moins 500 millions de dollars » selon Vincent Ngonga, directeur adjoint de l’économie et de la finance à la Primature congolaise, cité par Reuters. Dans son interview à Bloomberg, le Premier ministre Matata Ponyo a indiqué que Kinshasa entendait « lever un peu moins d’un milliard de dollars ».

« Nous travaillons avec des conseillers externes afin d’identifier ce qui est possible », a avancé le dirigeant congolais, sans donner plus de précisions sur l’identité de ces conseillers. Les ressources mobilisées grâce à cet eurobond iront à « des investissements dans les infrastructures », a encore déclaré Augustin Matata Ponyo.

Cette option avait déjà été évoquée lors de la présentation du budget 2016 de l’État, le 26 octobre au parlement. Le projet de loi de finances prévoit un budget 2016 en léger recul à 8 437 milliards de francs congolais (8,96 milliards de dollars) contre 8 496 milliards de FC en 2015.

Taux d’intérêt

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Il reste à savoir à quel taux pourrait être réalisé l’emprunt de la RDC, étant donné la notation du pays. L’agence Standard & Poor’s lui a assigné la note « B- » pour les emprunts à long terme en devises internationales et locales, six crans en-dessous de la première catégorie d’investissement. Ce qui pourrait peser sur les taux en cas d’émission réussie.

Pour son emprunt de 1 milliard de dollars d’avril 2014, Lusaka (Zambie) a payé un coupon de 8,5 %. L’eurobond d’un montant similaire émis par le Ghana, en octobre dernier, a été réalisé au taux assez élevé de 10,75 %, celui de l’Angola, un mois plus tard, l’a été au taux de 9,5 %.

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Robustesse

En réponse aux incertitudes soulevées par les perspectives économiques du pays, dans un contexte marqué par un net recul du prix du cuivre –  sa principale ressource d’exportation – les autorités de Kinshasa insistent sur la robustesse de la croissance congolaise (supérieure à 7 % depuis 2012).

Si le gouvernement a abaissé de 180 points de base – en deux temps – sa prévision de croissance en 2015 à 7,7 %, Kinshasa table sur une accélération de la croissance économique nationale à 9 % en 2016. En 2014, le PIB congolais a crû de 9,5 % selon les statistiques officielles.

La RDC, qui a bénéficié en 2010 du programme d’allègement de la dette du FMI et de la Banque mondiale, a vu son taux d’endettement baisser de 80,1 % du PIB en 2009 à 27,7 % l’année suivante. Il est depuis resté à des niveaux relativement bas, note Standard & Poor’s dans une étude d’août dernier. Attendu à 14 % du PIB cette année, le taux d’endettement du pays devrait progressivement grimper à 17,4 % en 2018, selon l’agence de notation.

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