Bourse de Tunis : « Il n’y aura pas d’amélioration avant le second semestre de 2016 »

Après un premier semestre positif, la Bourse de Tunis s’est enfoncée dans le rouge. Kais Kriaa, directeur de la recherche chez AlphaMena, analyse pour « Jeune Afrique » les perspectives de la Place boursière tunisienne au cours des prochains mois.

La Bourse de Tunis © Ons Abid/J.A.

La Bourse de Tunis © Ons Abid/J.A.

Kais Kriaa
  • Kais Kriaa

    Kais Kriaa est directeur de la recherche chez AlphaMena.

Publié le 28 décembre 2015 Lecture : 1 minute.

Cela n’est guère une surprise car 2015 représente la pire année pour l’économie du pays avec une croissance qui devrait plafonner à 0,5 %. La Place reflète ainsi la mauvaise conjoncture tunisienne, caractérisée par ailleurs par des problèmes sécuritaires.

Ces éléments pèsent sur le moral des investisseurs, alors même que cette Bourse est dominée par les particuliers tunisiens. Ces derniers ont des difficultés financières, ce qui explique la faiblesse persistante des volumes d’échanges et par conséquent la dégradation des performances boursières.

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Pour les prochains mois, nous restons très prudents vis-à-vis des valeurs cotées. Nous ne voyons pas d’amélioration avant le second semestre de 2016 au moins. Malgré un contexte international favorable pour la Tunisie car marqué par la faiblesse des cours du pétrole, les marges de manœuvre budgétaires de l’État restent limitées, surtout en matière d’investissement. Dans ces conditions, seules des décisions audacieuses prises par les autorités pourraient inverser cette tendance.

La Banque centrale doit être plus agressive dans sa politique monétaire

D’abord, l’État devrait bloquer les recrutements dans le secteur public, qui ont une forte incidence sur les finances publiques. Et l’assouplissement des démarches administratives est une nécessité, en particulier celles liées à l’investissement, notamment celui des étrangers. Enfin, la Banque centrale doit être plus agressive dans sa politique monétaire en forçant les banques à octroyer davantage de crédits à l’économie réelle.

Dans le cas contraire, il sera très difficile d’obtenir des performances positives pour la Bourse de Tunis, même si certaines valeurs comme la Société de fabrication des boissons de Tunisie (SFBT) ou les banques privées (Amen Bank, Attijari Bank et Biat) ont un potentiel d’appréciation indéniable.

Tunindex (en points) © Source : Alphamena

Tunindex (en points) © Source : Alphamena

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