Larbi Belarbi, autoptimiste
A la tête de l’association des équipementiers, il milite pour que l’usine Renault de Tanger fasse appel à plus de fournisseurs locaux.
Président de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce de l’automobile (Amica), Larbi Belarbi est fier du chemin parcouru par le secteur : « Nous exportons pour plus de 2 milliards de dollars [plus de 1,5 milliard d’euros, NDLR] de pièces automobiles, contre 200 millions de dollars en 2002. » Jadis directeur général de la chaîne de télévision 2M, ce patron éclectique a dirigé avec succès l’usine de la Société marocaine de construction automobile (Somaca) pour Renault et PSA de 2003 à 2008 : sous sa houlette, la production est passée de 20 000 à plus de 45 000 véhicules par an.
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Larbi Belarbi attend beaucoup de la grande usine low cost de Renault Tanger Med. Inaugurée le 9 février, elle a déjà fabriqué 2 500 monospaces Lodgy. « Le chiffre d’affaires des équipementiers marocains connaît une croissance annuelle de 25 %. Dorénavant, grâce à Renault Tanger, nous progresserons de 35 % par an ! » pronostique ce Casablancais, par ailleurs conseiller de Jean-Christophe Kugler, directeur chargé de la région Euromed chez le constructeur au losange.
Pourtant, deux mois après la sortie des premiers véhicules des chaînes tangéroises, la déception se fait sentir chez les industriels locaux. Seules deux sociétés à capitaux marocains, Socafix et Tuyauto, ont été sélectionnées pour approvisionner directement l’usine.
Si Renault annonce 50 % d’achats en provenance du Maroc, ce sont surtout quinze filiales locales de multinationales (dont dix nouvelles dans le royaume) qui lui fournissent ses pièces : Valeo fabrique les phares, Saint-Gobain les vitres, Vizza les structures de siège…
Confiant
Ce recours limité au savoir-faire local n’est pas inéluctable, estime Larbi Belarbi. « Les constructeurs automobiles sont des gens prudents, on ne devient pas fournisseur de Renault du jour au lendemain. Les équipementiers marocains ont donc besoin d’être accompagnés, par l’État et par des partenaires, pour être au niveau sur le plan tant humain qu’industriel et logistique », assure-t-il. Il rappelle au passage qu’une vingtaine de fournisseurs secondaires travaillent déjà grâce à Renault Tanger. À terme, le président de l’Amica se montre confiant. « Nous pouvons devenir une plaque tournante de l’automobile pour les constructeurs européens, à l’instar de la Turquie et de la Roumanie. Mais, comme pour eux, cela prendra du temps », convient-il.
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