Le monde à l’envers

Alain Faujas est journaliste.

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Publié le 11 mai 2011 Lecture : 1 minute.

Lundi 16 mai, les États-Unis ne pourront plus emprunter un seul dollar. Sera alors atteint le plafond légal de leur dette publique – 14 290 milliards de dollars (9 645 milliards d’euros) – que seul le Congrès peut augmenter. Compte tenu de rentrées fiscales meilleures que prévu et avec quelques économies par-ci par-là, le ministère des Finances pense pouvoir tenir jusqu’au 2 août. Après, c’est la faillite, le non-remboursement des bons du Trésor, la suspension du paiement des fonctionnaires… si les démocrates – qui veulent augmenter les impôts – et les républicains – qui exigent de baisser les dépenses – ne s’accordent pas.

La dette des États-Unis équivaut à 100 % de leur produit intérieur brut.

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C’est le monde à l’envers ! Souvenez-vous des années 1990 : l’Afrique croulait sous les déficits et les processus « d’ajustement » ; les capitaux fuyaient l’Asie ; l’Argentine et la Russie étouffaient sous leur dette. Aujourd’hui, celle des États-Unis équivaut à 100 % de leur produit intérieur brut, alors que celle des pays africains tourne autour de 20 %, grâce aux annulations de dettes certes, mais aussi à leur sagesse budgétaire.

Pas de panique ! Le dollar ne va pas tout de suite s’écrouler et Wall Street non plus, mais les Américains, qui ont prétendu financer simultanément deux guerres et sauver leur économie naufragée par les folies de leurs banquiers, vont devoir se serrer la ceinture, comme tout le monde. Et ce ne sont pas les 38 milliards de dollars d’économies auxquels sont péniblement parvenus leurs parlementaires, il y a un mois, qui suffiront. Un résultat « ridicule », a même ronchonné le Fonds monétaire international (FMI), qui n’apprécie pas l’aggravation du déficit budgétaire états-unien en 2011.

Suggérons à Barack Obama de faire preuve de la même audace qu’avec Ben Laden et de liquider les exonérations d’impôts consenties par George W. Bush aux ménages gagnant plus de 250 000 dollars par an. La mesure rapporterait 700 milliards de dollars chaque année au Trésor et cet assaut fiscal aurait de la gueule, non ?

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