Burkina : deux journalistes arrêtés dans le cadre de l’enquête sur le putsch manqué
Deux journalistes burkinabè ont été arrêtés et inculpés dans le cadre de l’enquête sur la tentative de coup d’État contre le régime de transition, mi-septembre. Ils sont suspectés de complicité avec les putschistes de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle.
Les arrestations liées au putsch manqué du général Gilbert Diendéré et de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) se poursuivent au Burkina Faso. Deux journalistes, Adama Ouédraogo, dit Damiss, chef du desk politique au quotidien L’observateur Paalga, et Caroline Yoda, journaliste reporter d’image (JRI) à la télévision BF1, ont été arrêtés et incarcérés à Ouagadougou. Plusieurs chefs d’inculpations sont retenus, dont complicité d’atteinte à la sûreté de l’État, complicité de meurtre, ou encore complicité de destruction aggravée de biens.
Le premier, dont le nom apparaît dans le rapport de la commission d’enquête sur la tentative de coup d’État, se serait présenté de lui-même à la gendarmerie avant d’être arrêté. Selon une source sécuritaire, il est accusé d’avoir participé à la préparation du putsch. Il aurait notamment pris part à différentes réunions préparatoires avec les putschistes et effectué plusieurs missions à l’étranger pour leur compte avant le 17 septembre, date de la proclamation officielle du coup.
Collaboration avec l’ex-RSP
La seconde est elle accusée d’avoir collaboré avec des militaires du RSP. Les enquêteurs la suspectent d’avoir fourni la position de différents responsables du régime de transition, de personnalités de la société civile ou encore de journalistes aux putschistes. Elle aurait aussi joué un rôle dans le saccage de différents sièges de radios locales lors du coup d’État.
« Les arrestations de ces personnes n’ont aucun rapport avec leurs activités de journalistes. Elles ont été inculpées parce qu’elles ont été complices des putschistes », affirme une source proche de l’enquête, qui se défend de toute menace contre la liberté de la presse. De leur côté, les organisations professionnelles des médias ont diffusé un communiqué rappelant leur « confiance en la justice » et exprimant « le souhait de voir le cas de leurs confrères traité dans le respect des procédures du droit ».
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