Algérie : décrochage scolaire, la ministre Nouria Benghabrit tire la sonnette d’alarme

À peine 4% des enfants algériens inscrits à l’école primaire arrivent à décrocher le baccalauréat sans redoubler. La ministre de l’Éducation nationale Nouria Benghebrit appelle à une réforme en profondeur.

Seuls 4% des élèves en première année de primaire arrive jusqu’au bac en Algérie (photo d’illustration). © Jubarrier / Flickr / cc

Seuls 4% des élèves en première année de primaire arrive jusqu’au bac en Algérie (photo d’illustration). © Jubarrier / Flickr / cc

ProfilAuteur_NadiaLamlili

Publié le 21 décembre 2015 Lecture : 1 minute.

« Sur les 1 000 élèves arrivant en fin de cycle primaire, seuls 41 arrivent à décrocher leur baccalauréat » sans redoubler. C’est le constat alarmant dressé par la ministre de l’Éducation nationale Nouria Benghabrit le 20 décembre sur les ondes de la radio publique algérienne. Une situation qui pose, selon la ministre, « le problème de l’efficacité, de l’efficience et de l’effort du financement que l’État consent pour ce secteur ».

Une enquête réalisée par le ministère de l’Éducation nationale en 2013 révèle, en effet, que sur 1 000 élèves inscrits en primaire, 657 arrivent à la fin du cycle primaire, 550 à la 1ère année du collège et 150 réussissent à atteindre la première année de lycée. In fine, seuls 41 élèves arrivent à décrocher leur baccalauréat.

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Le temps de la réforme

Dans un système d’enseignement qui compte plus de 8 millions d’élèves inscrits dans les écoles et les lycées et 1,5 million d’étudiants dans l’enseignement supérieur, ces révélations montrent un grand problème de déperdition scolaire. Qualifié de « sinistré » par les experts, l’enseignement en Algérie a besoin d’une réforme en profondeur que la ministre veut axer sur trois points : le système d’évaluation, la formation des enseignants et l’enseignement des langues.

Critiquée pour avoir osé proposer la Darija

En août, Nouria Benghabrit, diplômée en sociologie de l’éducation, a été la cible de critiques acerbes de la part des intellectuels arabophones et des mouvances islamistes après avoir évoqué l’idée d’introduire la Darija (arabe dialectal) dans un enseignement jusqu’à présent dispensé uniquement en arabe classique. 

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Au Maroc aussi…

Pourquoi ces enfants quittent-ils l’école en cours de route ? La question se pose aussi au Maroc qui tente, sans encore y parvenir, de réformer son système d’enseignement. Selon les statistiques officielles, sur 100 enfants qui rentrent à l’école, seuls 30 décrochent leur baccalauréat. L’éloignement de l’école, le redoublement et le sentiment d’échec que cela induit chez l’enfant sont parmi les causes de cette déperdition. 

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