L’African Guarantee Fund fixe les priorités du Fonds Gari
L’African Guarantee Fund (AGF – le Fonds africain de garantie) a finalisé le 18 décembre la prise de contrôle du Fonds de garantie des investissements en Afrique de l’Ouest (Fonds Gari), qui devrait mettre davantage l’accent sur l’efficacité opérationnelle.
Plus de 18 mois après le lancement de cette procédure, la sortie des institutions européennes de développement du capital du Fonds de garantie des investissements en Afrique de l’Ouest (Fonds Gari) est désormais achevée.
Retenu en mai dernier – devant la Banque d’investissement et de développement de la Cedeao et la Banque ouest-africaine de développement -, l’African Guarantee Fund (AGF) a finalisé le rachat des 80,56 % du Fonds Gari détenus par l’Agence française de développement (AFD – 27,01 %), son équivalent allemande Deutsche Entwicklungsgesellschaft (DEG – 18,53 %), la Banque européenne d’investissement (BEI – 19,3 %) et le Secrétariat d’État à l’économie de la Suisse (Seco – 15.72 %).
La signature de l’accord de cession a eu lieu le 18 décembre simultanément à Paris et à Lomé, où se trouve le siège du Fonds Gari.
Africanisation
Pour cette prise de contrôle, AGF, conseillé par le cabinet d’avocats indépendant français UGGC, a déboursé entre 35 et 40 millions de dollars, comme l’avait dévoilé Jeune Afrique en octobre dernier.
Pour le Fonds Gari, créé en décembre 1994, le départ des actionnaires historiques européens amorce une « africanisation » de l’institution financière ouest-africaine et une nouvelle maturité.
Les garanties accordées par le fonds ont connu une solide croissance depuis le tournant du millénaire. Elles ont doublé entre le début des années 2000 et 2008, passant de 5 milliards de F CFA par an à 13,7 milliards (20,88 millions d’euros), avant de tripler durant les cinq années suivantes, pour atteindre 38,56 milliards de F CFA durant l’année 2013.
Capacités opérationnelles
Pour l’African Guarantee Fund, basé à Nairobi et dirigé par Felix Bikpo – lui-même ancien directeur général du Fonds Gari entre 1999 et 2002 – la prise de contrôle du Fonds Gari est l’occasion de « renforcer sa proximité géographique » avec ses clients en Afrique de l’Ouest afin d’ »améliorer la qualité des services ».
Elle devrait également à l’institution d’accroître ses capacités opérationnelles « pour un meilleur impact social ». L’AGF a été fondé par la Banque africaine de développement en 2012 avec pour mission de couvrir une partie des risques pris par les banques commerciales dans le financement des PME.
Pour répondre aux missions fixées par son nouvel actionnaire majoritaire, le Fonds Gari devrait toutefois être restructuré, afin notamment d’améliorer son efficacité organisationnelle et son offre de produits.
Son ambition devrait toutefois rester intacte : « Faire du secteur privé, à travers la promotion des PME, le moteur de la croissance en Afrique », expliquait Félix Bikpo à Jeune Afrique, en octobre.
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