Sénégal : Oumar Sarr, numéro 2 du PDS, placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison de Rebeuss

Le numéro 2 du Parti démocratique sénégalais (PDS) a été placé sous mandat de dépôt pour « faux, usage de faux et diffusion de fausse nouvelle ». ce dernier a signé vendredi un communiqué au vitriol contre Macky Sall après les révélations du journal Le Monde sur de possibles financements politiques d’opposants sénégalais par la fédération russe d’athlétisme.

Oumar Sarr, n°2 du PDS, a été incarcéré du 21 décembre 2015 au 26 janvier 2016 à la prison de Rebeuss à Dakar. © DR

Oumar Sarr, n°2 du PDS, a été incarcéré du 21 décembre 2015 au 26 janvier 2016 à la prison de Rebeuss à Dakar. © DR

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Publié le 21 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Interpellé à son domicile samedi matin à 4h45, quelques heures après la diffusion, par le Parti démocratique sénégalais (PDS), le principal parti d’opposition, d’un communiqué virulent contre le président Macky Sall, le secrétaire général adjoint du parti d’Abdoulaye Wade, Oumar Sarr, vient d’être inculpé pour « faux, usage de faux et diffusion de fausse nouvelle ». Ce lundi soir, il a été placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la prison de Rebeuss, à Dakar, où il retrouvera Karim Wade, le candidat officiel du parti à la prochaine présidentielle.

Affaire Lamine Diack

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L’arrestation, samedi à l’aube, du député et maire de Dagana (Nord) est liée à la diffusion, vendredi en fin de journée, d’un communiqué au vitriol surfant sur les révélations publiées le matin même par le quotidien français Le Monde au sujet de l’affaire Lamine Diack.

Entendu en novembre par la justice française, l’ancien président de la fédération internationale d’athlétisme (IAAF), mis en examen pour « corruption passive » et « blanchiment aggravé », avait en effet déclaré sur procès-verbal que des pots-de-vin reçus de la fédération russe d’athlétisme, sur fond de dissimulation de cas de dopage, auraient servi à financer « l’opposition » à Abdoulaye Wade lors des élections locales de 2009 et de la présidentielle et des législatives de 2012.

Contradictions

Le Monde en avait d’abord conclu – avant d’apporter une mise au point ce dimanche – que « des fonds russes auraient contribué en 2012 au financement de la campagne de Macky Sall contre le président sortant, Abdoulaye Wade », même si aucun extrait des PV cités par le quotidien ne mentionnait l’actuel président sénégalais.

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Dans son communiqué, le PDS ne s’embarrassait pas de ces contradictions ni du démenti apporté vendredi par Lamine Diack sur la radio sénégalaise RFM, mettant hors de cause l’actuel chef de l’État. « L’argent sale, l’argent de la triche, l’argent du dopage dans l’athlétisme, l’argent de la drogue du sport, l’argent de la corruption est au cœur des différentes campagnes de Macky Sall, dénonçait le texte, endossé par Oumar Sarr, au nom du parti. Cet argent a financé sa campagne pour les élections municipales et locales de 2009, comme il a financé sa campagne pour l’élection présidentielle de 2012. »

Sarr envisage un recours à la CPI

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« La Constitution vient encore d’être piétinée par le pouvoir de Macky Sall au détriment de l’opposition », s’indignait samedi le PDS, qui rappelait qu’en vertu de l’article 61, « aucun membre du Parlement ne peut, pendant la durée des sessions, être poursuivi ou arrêté, en matière criminelle ou correctionnelle, qu’avec l’autorisation de l’assemblée dont il fait partie. » L’avocat Amadou Sall et Mayoro Faye, du comité directeur du PDS, ont déclaré ce lundi soir, au sortir du tribunal qu’Oumar Sarr envisageait de saisir la CPI pour détention arbitraire

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