Nicky Newton-King : « Le JSE, un tremplin pour les sociétés africaines »

Outils de transaction innovants, évolutions réglementaires, impact de la conjoncture mondiale… La nouvelle patronne de la Bourse de Johannesburg revient sur les principaux changements qui attendent en 2012 les sociétés cotées sur la place sud-africaine.

Nicky Newton-King, 45 ans, a remplacé Russell Loubser en janvier 2012 à la tête du Johannesburg Stock Exchange. © JSE

Nicky Newton-King, 45 ans, a remplacé Russell Loubser en janvier 2012 à la tête du Johannesburg Stock Exchange. © JSE

Publié le 11 avril 2012 Lecture : 3 minutes.

Le 2 janvier, Nicky Newton-King, 45 ans, a remplacé Russell Loubser à la tête du Johannesburg Stock Exchange (JSE, Bourse de Johannesburg). Elle avait auparavant passé seize ans au sein de la place qui, forte d’une capitalisation de 741 milliards d’euros en février 2012, concentre plus des deux tiers des opérations en Afrique. Cette Sud-Africaine diplômée de Cambridge a notamment été directrice exécutive du JSE en 2000, puis vice-présidente en 2003. Ses objectifs ? Renforcer les infrastructures informatiques et de communication, afin de favoriser la sécurisation des transactions ; attirer de nouvelles cotations d’entreprises locales et internationales ; et se rapprocher des Bourses des Bric (Brésil, Russie, Inde, Chine) en développant des indices communs puis, à terme, des produits financiers agrégeant des valeurs de ces places émergentes.

Jeune Afrique : Quels changements attendent les sociétés cotées à Johannesburg en 2012 ?

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Nicky Newton-King : L’une de nos forces est de revoir en permanence nos fondamentaux et de nous adapter pour satisfaire les besoins de nos clients, en constante évolution. En 2012, la mise en place d’un nouveau système de transactions boursières augmentera la rapidité d’exécution des ordres [les transactions seront 400 fois plus rapides, NDLR]. Ce nouvel outil sera mis en place par l’intermédiaire de la filiale technologique du London Stock Exchange, MillenniumIT. Il sera exploité par le JSE, ce qui nous permettra de réduire les charges d’exploitation, mais surtout de limiter le temps d’exécution des ordres.

JSE est la première place africaine.

L’environnement réglementaire mondial, notamment pour les investissements, est en pleine évolution. Quels sont les effets pour le JSE ?

La tendance réglementaire qui se fait le plus sentir au niveau des échanges mondiaux est un contrôle accru de la solidité – et notamment de la réalité des fonds propres – des entreprises offrant des services financiers. L’Afrique du Sud n’a pas encore établi de réglementation en la matière, mais le JSE s’efforce de faire de cette tendance une opportunité. En novembre, Pravin Gordhan, le ministre sud-africain des Finances, a annoncé que les sociétés étrangères cotées à Johannesburg seraient traitées comme les investisseurs nationaux. Cela confirme le rôle de tremplin du JSE pour le développement de sociétés étrangères en Afrique, et cela signifie aussi que les investisseurs institutionnels ont davantage la possibilité d’investir dans d’autres pays. Cette évolution nous permet de développer de façon plus offensive une offre accrue de possibilités d’investissement et renforce l’intérêt des indices de référence de la Bourse, qui peuvent désormais inclure les sociétés étrangères.

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Dans quelle mesure la crise de la zone euro affecte-t-elle les sociétés sud-africaines ?

Un environnement financier difficile remet forcément en question la façon dont les entreprises opèrent. Nous avons constaté un ralentissement des cotations sur la plupart des marchés mondiaux, et l’Afrique du Sud ne fait pas exception. Mais nous avons aussi observé davantage d’opportunités pour des produits et des services permettant aux investisseurs de mieux gérer leurs risques.

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Le JSE a proposé de travailler avec les autres places africaines et veut encourager les doubles cotations des entreprises du continent…

Même si nous avons fait un effort significatif pour améliorer notre offre africaine et renforcer nos relations avec les autres places boursières d’Afrique, nous n’avons pas suffisamment progressé sur ce terrain. Cela dit, nous avons quatorze sociétés cotées provenant du reste du continent, et nous considérons toujours notre offre africaine comme l’un des facteurs durables de notre croissance. Nous demeurons focalisés sur le développement du continent et de ses marchés de capitaux, et nous continuons d’explorer les opportunités en Afrique.

Où en est votre rapprochement avec les Bourses des Bric, annoncé en 2011 ?

Ces Bourses, qui en juin 2011 représentaient 18 % des échanges financiers dans le monde, vont créer des indices incluant des valeurs des différents pays des Brics [les Bric plus l’Afrique du Sud]. Par la suite, les pays concernés développeront des produits innovants incluant des valeurs de ces cinq pays. Nous pensons que les économies des Brics vont jouer un rôle de plus en plus important sur la scène internationale, et le JSE doit profiter des investissements dont ces marchés vont bénéficier dans le futur.

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