Affrontements à Djibouti : au moins 7 morts selon les autorités, une vingtaine selon l’opposition

Des affrontements avec la police ont eu lieu lundi à Djibouti. Au moins sept civils ont été tués et 23 blessés, selon le gouvernement. De son côté, l’opposition parle d’une vingtaine de morts.

Ismail Omar Guelleh, président depuis 1999 © Carl de Souza/AFP

Ismail Omar Guelleh, président depuis 1999 © Carl de Souza/AFP

Publié le 22 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Ces affrontements ont eu lieu à l’aube lundi 21 décembre dans la localité de Buldhoqo, près de Balbala, en périphérie de la capitale Djibouti-Ville où se tenait une cérémonie traditionnelle selon l’opposition. Selon le ministre djiboutien des Affaires étrangères Mahamoud Ali Youssouf, « les violences ont débuté quand les policiers ont voulu déplacer cette foule vers un lieu mieux adapté ».

« Il y avait des centaines de personnes rassemblées là, armées de couteaux ou de machettes, et deux d’entre elles avaient des kalachnikovs », a affirmé le ministre. « Quand les renforts de la police et l’armée sont arrivés, les gens ont refusé de bouger et les violences ont commencé, a-t-il souligné. Une enquête est menée pour savoir comment cet incident a pu se produire. »

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« Les autorités médicales ont recensé sept personnes tuées, six hommes à coups de machette, et une jeune fille par balle. Vingt-trois civils ont été blessés, dont neuf sont encore hospitalisés. Cinquante policiers ont été blessés et hospitalisés (…) Huit le sont encore, dont deux pour des blessures par balles, a-t-il ajouté.

« Arsenal militaire »

La version présentée par la Ligue djiboutienne des droits de l’homme et l’opposition est totalement différente. Sur RFI, Maître Zakaria Abdillahi, président de la Ligue djiboutienne des droits humains, a rapporté qu’ »une communauté djiboutienne célébrait une fête, à la fois religieuse et tribale (…)  À 4h, des éléments de la police sont intervenus pour les disperser alors qu’ils étaient en train d’organiser une fête pour manger et lire le Coran. Donc, cela n’avait rien à voir avec l’opposition politique. (…) C’est tout un arsenal militaire qui a été utilisé, à savoir des chars, des blindés et autres ».

L‘Union pour le salut national (USN), une coalition de sept partis djiboutiens d’opposition, a assuré de son côté dans un communiqué que la police avait abattu 19 civils. L’USN a affirmé avoir ensuite tenu une réunion pour discuter de la situation, au cours de laquelle la police aurait tiré à balles réelles et lancé des lacrymogènes, faisant plusieurs blessés graves parmi ses membres, dont son président Ahmed Youssouf Houmed.

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