Tunisie : l’état d’urgence prolongé jusqu’au 21 février 2016
Réinstauré dans tout le pays après l’attentat-suicide du 24 novembre contre un bus de la sécurité présidentielle ayant tué 12 personnes, l’état d’urgence va être prolongé de deux mois.
![Un policier tunisien, le 20 mars 2015 à Tunis. © Christophe Ena/AP/SIPA](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/11/24/police_tunisie.jpg)
Un policier tunisien, le 20 mars 2015 à Tunis. © Christophe Ena/AP/SIPA
« Le chef de l’État tunisien, Béji Caïd Essebsi, a décidé la prolongation de l’état d’urgence sur tout le territoire pour deux mois, soit jusqu’au 21 février 2016 », a indiqué mardi 22 décembre dans un communiqué de la présidence. Cette mesure d’exception devait expirer ce mercredi, soit 30 jours après son entrée en vigueur.
Elle permet notamment aux autorités d’interdire les grèves et les réunions de nature à provoquer ou entretenir le désordre, de fermer provisoirement salles de spectacle et débits de boissons ainsi que de prendre toute mesure pour assurer le contrôle de la presse et des publications de toute nature.
Dérive sécuritaire ?
L’état d’urgence avait été réinstauré une première fois début juillet, avant d’être levé trois mois plus tard. Dans la foulée de l’attaque du 24 novembre, revendiquée par le groupe État islamique (EI), le gouvernement avait également décrété un couvre-feu dans le Grand Tunis, une mesure qui a toutefois été levée il y a une dizaine de jours.
Les forces de l’ordre ont multiplié les perquisitions et les arrestations – plusieurs centaines d’après des ONG – depuis cette nouvelle attaque sanglante, perpétrée en plein Tunis. Une situation qui a provoqué la grogne de la société civile.
Début décembre, Amnesty International a appelé les autorités tunisiennes à garantir les droits de l’homme sous l’état d’urgence. L’actuel gouvernement doit veiller scrupuleusement à ce qu’il n’y ait pas de retour à la torture et à la répression au nom de la lutte contre le terrorisme, a clamé l’ONG basée à Londres.
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