Tunisie : jihadiste recherche femme(s) à marier
Les autorités tunisiennes ont démantelé une cellule recrutant des candidates au mariage avec des djihadistes. C’est que les combattants de Daesh n’ont pas le temps de conter fleurette…
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Damien Glez
Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.
Publié le 23 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.
On n’imagine pas toujours le calvaire quotidien d’un jihadiste plus overbooké qu’un patron de supérette ouverte le dimanche. Pas facile de penser à sa vie privée, entre les ateliers « ceinture d’explosifs », les montages vidéo de propagande Youtube, les brainstorming « moudjahidine 2.0 » et les cours du soir « gestion des otages ». Un État islamique en pleine construction, ça demande un engagement de chaque instant, en particulier si vous briguez une place V.I.P. au paradis. Pas le temps d’offrir des mojitos (sans alcool) aux Marilyn voilées du Macumba-club de Mossoul. Et pourtant…
Et pourtant bat un petit cœur dans la poitrine d’un combattant de Daesh. À l’instar d’Oussama Ben Laden épris de Whitney Houston, qui ne rêve pas de finir ses jeunes jours de kamikaze dans les bras de sa douce moitié (ou de ses quelques doux « quarts » pour les polygames) ?
Alors, salafistes, faites-vous livrer à domicile, en 48 heures chrono
Evidemment, il y a les entremetteuses de proximité, mais même « speed », le dating prend du temps. Bien sûr, dans un État aussi connecté que moyenâgeux, il y a des sites de rencontres comme Meetic ou, mieux, Mektoub, « le site N°1 de la rencontre musulmane ». Mais ces démarches fastidieuses sont peu compatibles avec l’emploi du temps d’un soldat de Dieu. Alors, salafistes, faites-vous livrer à domicile, en 48 heures chrono. Adressez-vous à la filière tunisienne…
Il y a quelques jours, le ministère de l’Intérieur tunisien annonçait le démantèlement d’une « cellule extrémiste » notamment spécialisée dans le recrutement de futures épouses de jihadistes. C’est dans la région de Bizerte que les forces de l’ordre ont interpellé quatre personnes qui, selon un communiqué officiel, « recrutaient des jeunes, en particulier des filles, afin de les envoyer dans les zones de conflit en vue de les marier aux éléments terroristes là-bas ».
Peut-être certaines candidats au mariage pensent-elles que l’amour est dans le pré de Raqqa
Peut-être certaines candidats au mariage pensent-elles que l’amour est dans le pré de Raqqa. L’aventure semble pourtant peu romantique. Dès 2013, le ministre de l’Intérieur tunisien évoquait le recrutement de Tunisiennes pour « assouvir les besoins des combattants islamistes » de Syrie.
Si l’islam prévoit qu’un homme puisse avoir légitimement plusieurs épouses, ce sont des dizaines de partenaires qui seraient réservés à chaque candidate à cet exil matrimonial. Celles-ci ne serviraient pas que le repos du guerrier. Elles seraient des pions indispensables au djihad al-nikah, la guerre sainte du sexe. Réceptacles à grossesses prosélytes, elles auraient parfois des relations sexuelles avec une kyrielle de djihadistes. Allez-y retrouver le père de l’enfant…
Si le ministre tunisien de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, Samira Meraï, s’inquiétait publiquement du « développement du phénomène du terrorisme (…) auprès des enfants et des femmes », elle aurait pu, en ce qui concerne ce type mariage, fait économie de la distinction entre femmes et enfants. Dans un manifeste attribué à la brigade féminine Al-Khansa de Raqqa, Daesh estime « légitime pour une fille de se marier à 9 ans ».
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