Burundi : une rébellion annonce sa création pour chasser Nkurunziza du pouvoir

Un ancien officier supérieur de l’armée burundaise a proclamé mercredi 23 décembre la naissance officielle d’une rébellion, les Forces républicaines du Burundi, regroupant selon lui les principaux groupes armés opérant dans le pays. Leur objectif : chasser du pouvoir le président Pierre Nkurunziza.

Des forces de sécurité burundaises, à Bujumbura, le 8 novembre 2015. © Stringer/AP/SIPA

Des forces de sécurité burundaises, à Bujumbura, le 8 novembre 2015. © Stringer/AP/SIPA

Publié le 23 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

« Dans le but de protéger la population et ses biens, et après une large concertation, nous avons décidé de former une force armée légaliste dénommée les Forces républicaines du Burundi, le Forebu », a annoncé dans un message audio le lieutenant-colonel Edouard Nshimirimana.

« Restaurer l’accord d’Arusha et la démocratie »

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« Notre objectif est de chasser par la force Nkurunziza du pouvoir pour restaurer l’Accord d’Arusha et la démocratie au Burundi », a-t-il affirmé au téléphone, en référence à l’accord qui avait consacré un partage du pouvoir entre Hutus et Tutsis après la guerre civile de 1993 à 2006.

Un embryon de rébellion s’opposait depuis plusieurs mois aux forces de l’ordre à Bujumbura et en province. Mais sa création n’avait jamais été officialisée et elle n’avait pas de nom.

Que sait-on du lieutenant-colonel Nshimirimana ?

Le lieutenant-colonel Nshimirimana était officier supérieur en charge des transmissions dans l’armée burundaise. Il a déserté le 26 septembre et serait désormais basé dans la province de Bujumbura-rural, qui surplombe la capitale.

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Il serait à la tête d’un important groupe armé, composé essentiellement de déserteurs de l’armée et de la police, et s’est présenté comme un des officiers d’état-major de la nouvelle rébellion.

« Pas d’autre choix face à la violence féroce de l’État »

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Face à « la violence féroce de l’État, et suite au refus catégorique et arrogant de tout dialogue », il dit n’avoir « d’autre choix que le recours à la force pour protéger les populations et redonner toute sa vigueur à l’esprit de l’Accord d’Arusha ». Il accuse le président d’avoir « fait perdre tout honneur aux forces de sécurité, en les poussant à commettre nombre d’exactions, et à ce titre, ne mérite plus d’être considéré comme commandant suprême de ces dernières ».

Par son comportement irresponsable, Pierre Nkurunziza a aussi « provoqué la division au sein des corps de l’armée et de la police, qui étaient jusque-là perçus comme des références d’intégration entre les Hutus et les Tutsis », a encore estimé cet officier.

Risques « de génocide », selon l’UA

Cette annonce survient alors que l’Union africaine (UA) a voté, vendredi 18 décembre, le principe d’un envoi de troupes africaines au Burundi, où les violences se poursuivent. « L’Afrique ne permettra pas un autre génocide sur son sol« , avaient répété les membres du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’UA.

Un déploiement fermement rejeté par Bujumbura. Le gouvernement, le Parlement et le Conseil national de sécurité du Burundi ont tour à tour réitéré le rejet d’une mission de paix de l’UA dans le pays, prétextant qu’il n’existe aucune « menace de génocide » qui justifierait un déploiement de troupes africaines sur son sol.

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