Le Ghana va émettre un eurobond de 1 milliard de dollars en 2016
La mesure a été approuvée par les députés le 23 décembre. Ces ressources serviront à financer le budget 2016 et rembourser une partie du premier eurobond de l’histoire du pays qui arrive à maturité en 2017.
Le parlement ghanéen a approuvé ce mercredi le projet du gouvernement sur l’émission l’an prochain de nouvelles obligations internationales d’un montant pouvant atteindre 1 milliard de dollars, pour refinancer la dette du pays et financer une partie du budget 2016.
Le Ghana est confronté depuis près de deux ans à une situation macroéconomique difficile. La croissance du pays a nettement reculé, passée de 7,3 % en 2013 à 4 % l’an dernier et attendue à 3,2 % cette année. Le pays, qui a émis quatre eurobonds depuis 2007, a vu sa dette augmenter sensiblement, passant de 39,8 % à 71,5 % du PIB entre 2012 et 2015, sur la même période la charge des intérêts est passée de 14,6 % à 35,5 % des revenus. Le déficit public frôle les 10 % depuis trois ans contre 4,1 % en 2011. La devise nationale, le cédi, a baissé de 30 % face au dollar durant la première moitié de cette année.
Conditions exigeantes
Le pays semble pourtant contraint à recourir de nouveau aux marchés financiers internationaux. Et ce en dépit des conditions sévères imposées par ces derniers : en octobre, le Ghana a consenti un taux de 10,75 % pour un eurobond de 1 milliard de dollars, malgré une garantie partielle de 400 millions de dollars accordée par la Banque mondiale.
Devant les députés, le ministre des Finances, Seth Terkper, a indiqué que l’eurobond prévu en 2016 sera utilisé pour combler le budget à hauteur de 750 millions de dollars, tandis que les 250 millions de dollars restants serviront à rembourser une partie du principal de l’eurobond de 750 millions de dollars émis en 2007 et qui arrive à maturité l’an prochain.
Accra s’est engagé à faire le ménage dans ses finances publiques. Le pays bénéficie, depuis avril 2015, d’un programme d’appui du FMI d’une valeur de près d’un milliard de dollars. En contrepartie de cette aide, le gouvernement ghanéen s’est engagé à accroître ses recettes (via l’élimination d’exemptions fiscales, la hausse des prélèvements et l’amélioration de la collecte) et à contrôler ses dépenses, notamment en ce qui concerne les salaires du secteur public et les subventions.
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