Libye : le Conseil de sécurité de l’ONU approuve l’accord sur un gouvernement d’union

Le Conseil de sécurité de l’ONU a validé mercredi l’accord de Skhirat qui prévoit la formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye. Il espère que ce dernier pourrait contrer la montée de l’État islamique dans le pays.

Un homme agite le drapeau libyen, le 7 août 2015 à Benghazi. © Abdullah Doma/AFP

Un homme agite le drapeau libyen, le 7 août 2015 à Benghazi. © Abdullah Doma/AFP

Publié le 23 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

C’est à l’unanimité que le Conseil de sécurité a adopté, le 23 décembre,  une résolution qui « salue la signature le 17 décembre de l’accord politique libyen de Skhirat » (Maroc). Il a demandé aux pays membres d’aider le futur « gouvernement d’entente nationale », qui sera basé à Tripoli, à restaurer la stabilité en Libye.

La résolution adoptée qualifie le gouvernement d’union de « seul gouvernement légitime de Libye » et le Conseil de sécurité « se déclare résolu à l’appuyer ».

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Le texte demande au Conseil de la présidence, créé par l’accord inter-libyen, de « s’employer dans un délai de 30 jours » à composer le nouveau cabinet et à mettre en place les « dispositions de sécurité » nécessaires.

Combattre Daesh

Dès que ce gouvernement sera opérationnel, soulignent des diplomates, il pourra demander de l’aide pour combattre les jihadistes de l’État islamique (EI), qui ont pris pied en Libye, et pour juguler l’émigration vers l’Europe à partir de ce pays.

« Nous allons coopérer étroitement avec le gouvernement d’union pour vaincre les groupes affiliés à l’EI en Libye et éliminer la menace qu’ils représentent pour notre sécurité collective », a promis l’ambassadrice américaine Samantha Power, qui préside le Conseil de sécurité en décembre.

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Mais selon Martin Kobler, émissaire des Nations unies en Libye, le gouvernement doit d’abord « organiser la lutte contre l’EI entre Libyens » avant de demander une aide étrangère.

« Besoin d’armes » contre Daesh

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Profitant du chaos ambiant, l’EI a établi en effet une tête de pont sur la côte libyenne, notamment dans la région de Syrte, à 450 km à l’est de Tripoli, et compte de 2 000 à 3 000 combattants locaux ou étrangers. Les Occidentaux s’inquiètent de la montée en puissance du groupe, qui contrôle déjà de vastes pans des territoires syriens et irakiens.

Le Conseil de sécurité a alors invité les États membres de l’ONU à « prêter un concours actif au nouveau gouvernement [libyen] en vue de vaincre le groupe EI », Ansar Al-Sharia et les autres groupes extrémistes alliés à l’EI ou Al-Qaïda et opérant en Libye.

Selon des diplomates, il pourra s’agir d’une assistance logistique, en armement, renseignement ou formation, voire de frappes aériennes contre des positions de l’EI.

Chaque pays décidera, seul ou dans le cadre d’une coalition, de son soutien. Il ne sera pas nécessaire d’adopter une résolution de l’ONU si la demande émane du gouvernement légitime libyen.

Selon Martin Kobler, ce gouvernement pourra « demander des exemptions à l’embargo sur les armes » imposé par l’ONU à la Libye car « l’armée régulière a besoin d’armes » pour combattre l’EI.

Il pourra aussi inviter l’Union européenne à étendre aux eaux territoriales et aux côtes de la Libye l’opération navale qu’elle a déployée en haute mer pour intercepter les navires chargés de migrants et lutter contre les réseaux de passeurs.

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