RDC : retour sur un sondage

Rendus publics le 22 décembre sur notre site, les résultats du sondage sur l’Africain de l’année 2015 n’en finissent pas de susciter des commentaires de la part des médias et internautes congolais. 

Moïse Katumbi, Pierre Claver Mbonimpa, Denis Mukwege. © AP/SIPA

Moïse Katumbi, Pierre Claver Mbonimpa, Denis Mukwege. © AP/SIPA

Publié le 24 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Triomphants du côté des supporters du vainqueur, l’ex-gouverneur du Katanga et désormais opposant déclaré au président Kabila, Moïse Katumbi – lequel n’a pas hésité à se déclarer « honoré » sur son compte Twitter pour le « prix » que nous lui aurions décerné. Agacés, pour ne pas en dire plus, du côté de ses adversaires du pouvoir, lesquels n’hésitent pas à y voir une manœuvre partisane de notre part.

Ces réactions excessives, dues à une mauvaise interprétation de ce genre d’exercice, nous obligent à rappeler quelques fondamentaux :

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1. Ce type de sondage a-t-il une valeur scientifique ?

Non, au sens où l’entendent les instituts de sondages classiques, dans la mesure où il ne fait pas appel à un échantillon représentatif mais au simple vote des internautes, sans filtre ni panel.

2. Est-il d’usage courant sur la toile ?

Oui, car il présente l’intérêt de faire réagir les lecteurs, de plus en plus habitués à s’exprimer dans l’ère « 2.0 » qui est la nôtre, et de les impliquer davantage dans la fabrique de l’information. Mais ces sollicitations sont limitées par les intérêts particuliers des uns et des autres. Dans notre cas, plutôt que de réfléchir en termes continentaux, les internautes se sont attachés à défendre leur poulain – bien souvent un homme ou une femme de leur pays. Ainsi de nombreux Congolais ont voté pour Katumbi, les Burundais pour Mbonimpa, les Ivoiriens pour DJ Arafat…

3. Que valent réellement les 50% de votes obtenus par Moïse Katumbi ?

Impossible de dégager de ce score une photographie exacte de l’opinion congolaise sur la popularité réelle de ce leader, pas même une tendance. Si ce n’est – et ce n’est pas négligeable – la réelle capacité de ses partisans à se mobiliser massivement et rapidement, ainsi que nous l’avons expliqué dans notre article accompagnant la publication des résultats. Faut-il rappeler que la gigantesque République démocratique du Congo l’est aussi par le nombre de ses habitants (80 millions) ? Si l’on rapporte le nombre de votants congolais (environ 20 000) à ce total, la participation représente moins de 0,03 % de la population totale du pays…

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