Banque : la Côte d’Ivoire lance la privatisation de la BHCI

Le gouvernement ivoirien va céder ses parts (55,9 %) dans le capital de la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire. Cette dernière, spécialisée dans le secteur immobilier, va évoluer vers des services de banque universelle. Détails de l’opération.

Une agence de la BHCI à Daloa, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. © www.bhci.ci

Une agence de la BHCI à Daloa, dans le centre-ouest de la Côte d’Ivoire. © www.bhci.ci

Publié le 24 décembre 2015 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement a amorcé sans grande surprise le processus de privatisation de la Banque de l’habitat de Côte d’Ivoire (BHCI). Une recommandation qui avait été faite en 2013 dans une étude du cabinet d’audit PricewaterhouseCoopers (PwC).

« Pour sauver la banque, il fallait lancer sa privatisation car elle perd beaucoup d’argent. Mais, avant cela, elle doit redevenir une banque universelle », a expliqué le 23 décembre Bruno Koné, le porte-parole du gouvernement.

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L’État ivoirien détient aujourd’hui 55,9 % du capital de la banque. Selon le plan du gouvernement : 51 % devraient être cédés au secteur privé, les 4,9 % restants devant aller au personnel de la BHCI. Les autres actionnaires sont la Banque ouest-africaine de développement, le promoteur immobilier SCI Demack, le groupe de bancassurance NSIA et l’assureur Somavie.

Le calendrier du plan de privatisation du gouvernement ivoirien n’a pas été dévoilé, mais il ne prévoit pas une entrée en Bourse. La cession des parts fera l’objet d’un appel d’offres.

Efforts insuffisants

Au cours des dernières années, l’État ivoirien s’est souvent porté au secours de la BHCI. Sous-capitalisée avec 1,75 milliard de F CFA à sa création en 1996, l’établissement s’était aussi éloigné de son cœur de métier, le financement de l’immobilier social. Ses dirigeants ont diversifié les activités de la BHCI en finançant notamment le spécialiste ivoirien de l’huile de palme Palmci ou encore le Port autonome d’Abidjan, sans véritable réussite faute de ressources propres suffisantes.

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La banque avait engagé en 2012 une recapitalisation pour passer de 5,8 milliards de F CFA à 12 milliards en 2012, sans succès. Le capital de la BHCI est aujoud’hui de 6,7 milliards de F CFA, bien en dessous du capital minimal de 10 milliards de F CFA imposé aux banques de la zone UMOA.

La BHCI s’est recentrée par la suite sur le financement de l’immobilier et s’est désengagée de ses autres activités. Dans le secteur de l’immobilier, la banque a lancé des opérations à travers le pays via une vingtaine d’opérateurs, pour un financement global d’environ 13 milliards de F CFA (plus de 19,8 millions d’euros), permettant à plus de 2 200 Ivoiriens d’accéder à la propriété. Elle a engagé un plan triennal d’implantations d’agences sur tout le territoire, la stratégie étant de coupler leur ouverture au lancement des programmes immobiliers. Ces initiatives ont été jugées insuffisantes par le gouvernement qui ne voulait plus injecter de fonds dans une banque qui n’a pas su recouvrer ses pertes ni assurer l’équilibre de ses résultats.

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La BHCI se classe 18e sur 23 banques actives en Côte d’Ivoire, avec moins de 2 % de parts de marché. En 2014, elle comptait un total de bilan de 69,87 milliards de F CFA (106,5 millions d’euros), pour un réseau de 9 agences et 185 employés.

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