Ciment : poussée de production
Les projets d’usines se multiplient au sud du Sahara, où la demande peine à être satisfaite. À l’inverse, le marché nord-africain est saturé.
Le secteur du ciment est dans tous ses états. Au sud du Sahara, c’est l’offensive généralisée pour tenter de combler une partie de l’immense déficit de production, estimé à 12 millions de tonnes en 2010 par l’équipe de recherche de la banque panafricaine Ecobank. En Afrique du Nord, la situation est presque inverse, notamment au Maroc et en Égypte, où le marché est presque saturé. Le sort des cimentiers, donc, diffère fortement selon qu’ils évoluent dans le nord ou dans le sud du continent.
Le chiffre d’affaires cumulé des 50 premières entreprises de matériaux de construction a atteint 13,6 milliards de dollars en 2010.
Après sa fusion avec Benue Cement, jusqu’alors l’une de ses principales filiales, le nigérian Dangote Cement (1er rang) a fait son entrée à la Bourse de Lagos et révélé à tous l’ampleur de son développement. En une décennie d’activité, le cimentier s’est en effet hissé au premier rang national, devant le français Lafarge, dont les principales entités dans le pays sont Lafarge Wapco et Ashaka Cement. Dangote entend désormais se développer partout en Afrique.
Et il n’est pas le seul : selon Ecobank, les nombreux projets développés à travers le continent doubleraient la production actuelle, avec 55 000 t de plus. Ce qui, d’ailleurs, devrait entraîner une baisse importante des prix, aujourd’hui élevés.
Excédent
À l’inverse, la situation du premier cimentier nord-africain, Suez Cement (filiale d’Italcementi), et de ses compatriotes égyptiens est difficile. En raison de la crise économique que traverse le pays, Suez Cement (2e rang) a vu ses bénéfices chuter de 37 % au premier semestre 2011. Au Maroc, les perspectives ne sont guère favorables, en dépit des grands chantiers d’infrastructures et de construction de logements. Le marché semble en effet s’orienter vers une nette situation d’excédent de production, avec l’arrivée d’un nouvel acteur, les Ciments de l’Atlas. De quoi réduire un peu les marges très confortables que les quatre leaders du royaume chérifien s’octroyaient jusqu’à présent.
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