Des combattants de Boko Haram ont envahi Jiddari Polo, une localité située dans les faubourgs de Maiduguri, dans l’État de Borno, aux environs de 18h30 (17h30 GMT) dimanche 27 décembre, ouvrant le feu et déclenchant des explosifs. L’attaque a fait 21 morts et 91 blessés, selon le responsable régional de l’Agence de gestion des situations d’urgence (Nema).

L’armée nigériane a riposté aux insurgés avec des tirs d’artillerie, forçant les islamistes de Boko Haram à battre en retraite. « Nous venions juste de finir la prière du soir à la mosquée quand nous avons commencé à entendre des tirs d’artillerie et des coups de feu », a déclaré un habitant, Shehu Mala. « Tous les habitants du quartier ont fui leurs maisons vers d’autres parties de la ville », a-t-il continué.

Une guerre « techniquement » gagnée ?

Boko Haram a tenté à plusieurs reprises de reconquérir son berceau de Maiduguri, régulièrement frappé par les attentats-suicides et raids meurtriers des insurgés, depuis qu’ils en ont été chassés il y a trois ans. « Il y a eu plus d’une douzaine d’attentats-suicide à Maiduguri pendant la nuit », a même assuré Babakura Kolo, membre d’une milice d’autodéfense qui aide l’armée dans sa lutte contre Boko Haram.

Cette nouvelle attaque intervient quelques jours après que le président Muhammadu Buhari a affirmé que la guerre contre Boko Haram avait « techniquement » été gagnée et à moins d’une semaine de la date-limite du 31 décembre qu’il a lui-même fixée pour venir à bout de ce groupe jihadiste. Vendredi soir, les islamistes ont pourtant encore investi le village de Kimba, dans l’État de Borno, tuant au moins 14 personnes et en blessant plusieurs autres.