Crise au Burundi : ouverture des pourparlers entre le gouvernement et l’opposition en Ouganda
Le dialogue inter-burundais en panne depuis plus de cinq mois doit reprendre lundi en Ouganda, avec une cérémonie officielle présidée par le président ougandais Yoweri Museveni, médiateur dans la crise qui frappe le Burundi depuis fin avril.
Représentants du gouvernement burundais, de l’opposition, et de la société civile, toutes les parties étaient représentées pour cette cérémonie d’ouverture des pourparlers qui ont commencé ce 28 décembre, au palais présidentiel d’Entebbe, près de la capitale Kampala.
Le Conseil national pour le respect de l’accord d’Arusha et la restauration d’un État de droit au Burundi (Cnared), coalition de tous les groupes opposés au troisième mandat du président burundais Pierre Nkurunziza, a également répondu à l’invitation de l’Ouganda.
Discuter avec l’opposition : « une ligne rouge pour le gouvernement » burundais
Jusqu’ici, le gouvernement burundais avait toujours refusé de discuter avec le Cnared, accusant ses membres d’être impliqués dans la tentative de coup d’État des 13 et 14 mai et d’être lié aux groupes armés. Ce matin, celui-ci était représenté par son ministre des Affaires étrangères, Alain-Aimé Nyamitwe, aux côtés du CNDD-FDD, et des partis qui lui sont alliés, également représentés.
« Discuter avec le Cnared reste une ligne rouge pour le gouvernement », a rappelé à l’AFP un des membres de la délégation gouvernementale, sous couvert d’anonymat. « Le gouvernement va participer pour insister sur le principe de souveraineté et rappeler qu’on doit exclure impérativement tout fauteur de trouble de ce dialogue, comme le prévoit une résolution de l’ONU », a-t-il ajouté.
L’opposition demande l’« arrêt immédiat des massacres ».
De son coté, le Cnared a indiqué à l’AFP, par la voix de son porte-parole, Pancrace Cimpaye, que celui-ci allait « demander avant toute chose un arrêt immédiat des massacres, car on ne peut pas négocier alors que des gens sont en train d’être tués ».
Un avis qui va dans le sens de ce que souhaite le gouvernement ougandais : « Ce que nous voulons obtenir (…), c’est l’arrêt immédiat de toutes formes de tueries, que ce soit dans le camp de l’opposition ou du gouvernement », a déclaré le ministre ougandais des Affaires étrangères, Henry Oryem Okello, au journal ougandais New Vision.
Parmi les représentants de la société civile, se trouvait Pierre-Claver Mbonimpa. Figure de la défense des droits de l’homme, il avait échappé à une tentative d’assassinat début août, avant de perdre son fils, tué le 6 novembre dernier. D’autres membres de la société civile, vivant essentiellement en exil, et qui ont décidé de ne plus appartenir au Cnared ce dimanche, étaient également présents.
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