Afrique de l’Est : Nairobi au centre de toutes les attentions

Idéalement positionnés pour profiter du boom économique de la région, les groupes kényans souffrent depuis le début de 2011 de l’explosion des prix.

ProfilAuteur_FredMaury

Publié le 3 octobre 2011 Lecture : 2 minutes.

Difficile année 2011 pour le Kenya. Après un cru 2010 très bon marqué par une croissance d’environ 5,5 %, la locomotive d’Afrique de l’Est s’est embourbée dans une inflation trop importante. Déclenchée en début d’année 2011 par l’envolée des cours du pétrole, elle n’a pas été suffisamment prise au sérieux par la Banque centrale, qui a tardé à réagir, avant d’être dopée par l’augmentation des prix des produits alimentaires. En mai 2011, l’inflation atteignait 13 % en rythme annuel. En octobre, l’augmentation des prix frôlait les 19 %, la hausse des prix des denrées alimentaires dépassant les 26 %. La dépréciation rapide et importante du shilling kényan a également largement accentué la pression. Les principales victimes devraient être les banques, les taux d’intérêt ayant été peu à peu relevés par la Banque centrale.

Le chiffre d’affaires cumulé des 70 premières entreprises d’Afrique de l’Est atteint 14,7 milliards de dollars.

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L’incertitude est grande quant aux conséquences de cette inflation galopante sur les entreprises du pays. Et la déception est de mise : l’année 2010 avait été excellente et les perspectives pour 2011 et 2012 s’annonçaient encore meilleures. « Le boom sous-régional aide beaucoup, explique Razia Khan, responsable de la recherche Afrique chez Standard Chartered. Les développements pétroliers en Ouganda et au Soudan du Sud nourrissent une vague de projets d’infrastructures. » Le Kenya reste en effet le débouché naturel de ces deux pays ainsi que, en concurrence avec la Tanzanie, du Rwanda.

Expansion

L’Ouganda, notamment, semble au centre de nombreux intérêts kényans, et la plupart des grands groupes de Nairobi commencent leur expansion régionale par Kampala. Le pays devrait connaître une croissance de 5,5 % en 2012. L’arrivée du chinois Cnooc et celle du français Total, qui ont acquis pour 2,9 milliards de dollars deux tiers des projets d’exploration de l’irlandais Tullow Oil, sont d’autres signes positifs en matière de croissance économique et autant d’espoirs de retombées positives pour le Kenya. La Tanzanie semble également avoir retrouvé un bon niveau de croissance : 6,4 % en 2011, après 5,2 % en 2010. Enfin, le Rwanda continue à faire figure de modèle en termes de performance et de gouvernance économiques.

Le secteur privé kényan, de loin le plus dynamique et le plus ancien de tous les pays de la région, est idéalement placé pour profiter à plein de la bonne santé de la zone économique est-africaine. Ses grands groupes, de KenolKobil (1er rang régional) à East African Breweries (9e) en passant par la chaîne de supermarchés Nakumatt (14e), sont désormais présents dans presque tous les pays de cette région. Sur les Bourses locales du Rwanda et d’Ouganda, la moitié des entreprises cotées sont d’ailleurs des groupes kényans ou leurs filiales. 

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