Gambie : la loi sur l’interdiction de l’excision votée par le Parlement

Le Parlement gambien a adopté une nouvelle loi réprimant pénalement l’excision, passible de peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans, un mois après une déclaration du président Yahya Jammeh prohibant une pratique très répandue.

Le président gambien Yahya Jammeh à l’ONU à New York le 25 septembre 2014. © Don Emmert/AFP

Le président gambien Yahya Jammeh à l’ONU à New York le 25 septembre 2014. © Don Emmert/AFP

Publié le 29 décembre 2015 Lecture : 1 minute.

La loi a été votée lundi soir à une large majorité par l’Assemblée nationale. Les contrevenants sont passibles de peines de prison pouvant aller jusqu’à trois ans et/ou d’une amende de 1 300 dollars (près de 1 200 euros), dans un pays où aucun texte spécifique sur l’excision n’existait jusqu’alors.

Selon le Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef), la Gambie est l’un des dix pays, tous africains, où l’excision est le plus pratiquée, touchant environ trois quarts de la population féminine. Le nouveau texte « va faire respecter les droits des femmes et des filles pour leur éviter des pratiques nuisibles à leur santé et leur bien-être », a déclaré la vice-présidente gambienne, Isatou Njie Saidy, lors de la séance au Parlement.

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Pas d’unanimité

La vice-présidente du Parlement, Fatou Mbye, a quant à elle salué une des législations les « plus progressistes » jamais adoptées par les députés gambiens. Le chef de la minorité à l’Assemblée nationale, Samba Bah, a en revanche voté contre. Il s’est dit inquiet que le gouvernement n’ait pas plus largement consulté la population sur cette pratique considérée, selon lui, comme un rite de passage pour les jeunes filles en Gambie.

Yahya Jammeh avait décrété fin novembre l’interdiction de l’excision, avec effet immédiat, soulignant que cette pratique n’était pas dictée par l’islam et devait par conséquent être abolie.

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