Sénégal : les (très) grandes ambitions de la filière rizicole
En 2015, le Sénégal a produit 917 000 tonnes de riz non décortiqué, en hausse de 64 % sur un an. Une dynamique que l’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo) veut renforcer : la fédération patronale négocie un nouveau financement de 125 milliards de F CFA auprès de la BAD.
L’Union nationale des commerçants et industriels du Sénégal (Unacois-Jappo) affûte ses armes en perspective de la politique d’autosuffisance en riz visée par le gouvernement sénégalais à l’horizon 2017.
L’organisation prévoit d’investir, à travers un partenariat public privé (PPP) avec l’État du Sénégal, via son ministère de l’Agriculture et de l’Equipement rural, dans toute la chaîne de valeurs de la filière rizicole (encadrement paysan, production de semences, culture, transformation et commercialisation).
« Nous allons être présents sur toute la chaîne, de la sélection de semences de qualité à l’encadrement des producteurs. Nous allons leur faciliter l’accès à la mécanisation et à des crédits agricoles plus importants en leur garantissant le rachat de leur production de paddy [riz non décortiqué] », détaille Ousmane Sy Ndiaye, secrétaire permanent de l’Unacois-Jappo.
Pour ce projet, l’Unacois-Jappo espère bénéficier d’un apport de 125 milliards de F CFA (190,56 millions d’euros) de la Banque africaine de développement. Selon l’organisation professionnelle sénégalaise le principe du financement a été validé par la banque panafricaine. L’enveloppe est désormais en instance d’approbation officielle, probablement fin janvier 2016, révèle Ousmane Sy Ndiaye.
Une enveloppe qui doit permettre l’ouverture, dans le département de Podor au nord du Sénégal, de 25 000 hectares de champs rizicoles réservées à des exploitations familiales, dont 10 000 à de jeunes Sénégalais désireux de se lancer dans la riziculture.
Partenaires
L’Unacois-Jappo est le principal associé (avec 15 % du capital) de la société gestionnaire qui a déjà été créée.
D’autres parties y sont également associées. Ainsi de Njack Kane, un investisseur suisse d’origine sénégalaise, qui y a également engagé sa société Intervalle Genève SA, déjà active dans un projet similaire en Côte d’Ivoire.
Le Conseil départemental de Podor et ses 22 communes vont contrôler 6 % de la nouvelle société. L’Association sénégalaise pour la promotion du développement à la base (Asprodeb) et la Fondation Cheikh Oumar Tall comptent parmi les autres partenaires du projet.
Transformation
À terme, c’est une production annuelle de 400 000 tonnes de riz blanc qui est dans le viseur des promoteurs, de quoi réduire voire faire cesser les importations. Le Sénégal figure parmi les premiers importateurs de riz brisé asiatique sur le continent avec un volume annuel de près de 900 000 tonnes.
En 2015, une production record de 917 000 tonnes de riz paddy (436 000 tonnes en 2013, 470 000 en 2012 et jusqu’à 604 000 tonnes en 2010) a été comptabilisée.
Toutefois, la transformation de la production demeure un des principaux enjeux de cette politique d’autosuffisance du fait de l’insuffisance des usines de décorticage du riz paddy. Raison pour laquelle la construction de deux usines de transformation figure dans le projet présenté par l’Unacois.
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