Burundi : Nkurunziza promet de répondre par la force si l’Union africaine envoie ses troupes
Le Burundi s’opposera par la force aux troupes de l’Union africaine (UA) si celle-ci met en oeuvre son projet d’envoyer dans ce pays une mission de maintien de la paix, a prévenu mercredi le président burundais Pierre Nkurunziza.
« Tout le monde doit respecter les frontières du Burundi. Si les troupes (de l’Union africaine) viennent (…), elles auront attaqué le Burundi, et chaque Burundais devra se lever pour les combattre », a déclaré Pierre Nkurunziza, le 30 décembre, lors d’une conférence de presse à Gitega dans le centre du pays.
Le gouvernement burundais en avait déjà rejeté le principe et prévenu que si l’Union africaine devait mener à bien ce déploiement sans son aval, cette mission serait considérée comme une « force d’invasion et d’occupation». Mais les propos tenus mercredi de Pierre Nkurunziza qui s’est exprimé en kirundi, la langue nationale, sont les plus virulents prononcés jusque-là par le pouvoir burundais à l’encontre de cette initiative.
La communauté internationale « doit respecter les frontières du Burundi »
« On ne peut pas envoyer de troupes dans un pays si le Conseil de sécurité des Nations unies ne l’a pas accepté. (Or) la résolution des Nations unies dit que la communauté internationale doit respecter l’indépendance du Burundi, et doit respecter les frontières du Burundi», a notamment justifié le président burundais.
Pierre Nkurunziza a également estimé que l’envoi d’une mission de paix pouvait se justifier « quand il y a deux forces belligérantes qui s’accordent sur une force d’interposition», ajoutant : « ce n’est pas le cas ici, car nous faisons face à un problème de sécurité. Ce n’est pas une question politique, car celle-ci a été réglée par les élections » de juillet.
L’UA a déjà soumis une proposition aux Nations unies
L’Union africaine a voté, mi-décembre, le principe d’un envoi de troupes africaines. Elle a annoncé qu’elle allait déployer une force – une Mission africaine de prévention et de protection au Burundi (Maprobu) – forte de 5 000 hommes, pour tenter d’enrayer le cycle des violences qui ont déjà fait plusieurs centaines de morts au Burundi et poussé plus de 200 000 personnes à quitter le pays.
Une proposition a déjà été soumise à l’ONU et la présidente de la Commission de l’UA, Nkosazana Dlamini-Zuma, a demandé dans une lettre adressée au secrétaire générale de l’ONU, Ban Ki-moon, le« soutien entier » des Nations unies sur ce sujet. Le Conseil de sécurité ne s’est pas encore prononcé sur cette initiative, mais a indiqué en avoir « pris note avec intérêt ».
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