Terrorisme : le bilan macabre de Boko Haram en 2015
Les incidents liés à Boko Haram et les attaques de la secte nigériane ont fait au moins 3 500 victimes civiles depuis le début de l’année 2015.
Rétro : l’Afrique en 2015
Retrouvez la rétrospective de l’année 2015 en Afrique réalisée par la rédaction de « Jeune Afrique ».
Le président nigérian Muhammadu Buhari s’était fixé la limite de la fin de l’année pour vaincre les jihadistes de Boko Haram. Aujourd’hui, au moment où l’année 2015 s’achève, la secte islamique menace toujours. Elle aura mené en un an plus d’une centaine d’attaques dans la région du lac Tchad, majoritairement dans le nord du Nigéria. Mais après un mois de juillet particulièrement sanglant, les attaques ont un peu diminué se stabilisant à moins de dix par mois.
Une menace de plus en plus régionale
À partir de début 2015, avec l’entrée en guerre des armées tchadienne, camerounaise, et nigérienne, les combattants islamistes ont été chassés de la plupart de leur position. Obligé de se replier dans les zones du lac Tchad et proches de la frontière camerounaise, Boko Haram a été contraint à un changement de stratégie. Lancé dans une guerre asymétrique qu’il espère la plus longue possible, le groupe islamiste a multiplié les attentats-suicides et déporté progressivement son champ d’action vers le Niger, le Cameroun et le Tchad. Depuis septembre, seize attaques ont été menées au Nigeria, douze hors du pays.
Un peu moins de victimes…
Le rapport de l’Ocha (le bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU) daté du 4 décembre indique que les incidents liés à Boko Haram et les attaques de la secte nigériane ont fait au moins 3 500 victimes civiles depuis le début de l’année. Ce bilan est très approximatif puisqu’il est difficile de connaître le nombre précis de civils décédés à chaque attaque. Ainsi, les estimations du bilan du massacre de Baga qui s’est déroulé en janvier au Nigéria, vont de 200 à 2000 morts. On peut toutefois déduire de ces données que les victimes civiles des attaques de Boko Haram sont de moins en moins nombreuses.
Toujours plus de réfugiés et de déplacés internes
Le nombre de réfugiés est en constante augmentation. Selon l’ONU, en décembre, au moins 190 000 personnes ont fui les zones où Boko Haram menace. Ils sont plus de 90 000 à s’être réfugiés au Niger, 60 000 au Cameroun et 16 000 dans la région du lac Tchad.
Enfin, la crise dans le nord du Nigeria a également provoqué de nombreux déplacements de populations internes. Selon les Nations unies, ils sont un peu moins de 2 millions au Nigeria, contre 120 000 au Cameroun, 51 000 au Tchad et 47 000 au Niger.
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