Algérie : la controversée loi de finances 2016 signée par Bouteflika

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a signé mercredi la contestée loi de finances 2016, marquée par la chute des prix des hydrocarbures qui a fait perdre au pays plus de la moitié de ses revenus, a rapporté l’agence officielle APS.

Publié le 30 décembre 2015 Lecture : 1 minute.

Selon ses nombreux détracteurs, aussi bien dans les rangs de l’opposition que ceux de la majorité parlementaire, cette loi, adoptée fin novembre par le Parlement à l’issue de débats houleux, comporte des articles jugés anti-sociaux et anti-nationaux.

Le budget 2016 propose notamment d’ajuster le taux de la TVA pour le passer de 7% à 17% sur la vente de gasoil ainsi que sur la consommation de gaz naturel dépassant 2.500 thermie/trimestre et sur la consommation d’électricité dépassant les 250 kilowatt-heure/trimestre.

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Lors des discussions au Parlement, plusieurs députés avaient mis en garde contre les conséquences de l’augmentation des produits énergétiques (carburant, électricité) sur le pouvoir d’achat.

Ouverture du capital des entreprises publiques

Ils avaient également critiqué une disposition controversée sur l’ouverture du capital des entreprises publiques, estimant qu’elle peut constituer une menace pour les sociétés « stratégiques » comme le groupe pétrolier Sonatrach. Selon la loi, ces entreprises doivent cependant conserver au moins 34% du total des actions ou des parts sociales.

Le Premier ministre Abdelmalek Sellal avait pour sa part assuré au lendemain de l’adoption de la loi que les « sociétés nationales stratégiques n’étaient pas concernées » par cette disposition.

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La loi de finance 2016 table sur des recettes de 43 milliards de dollars, en baisse de 4,3% par rapport à 2015. Elle prévoit des dépenses globales de 79 milliards de dollars, en baisse de 9% par rapport à l’année précédente.

L’Algérie tire plus de 95% de ses recettes extérieures du pétrole, or le pays a perdu près de 50% des revenus tirés des hydrocarbures en 2015.

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Le budget 2016, élaboré sur la base d’un prix de référence du baril de pétrole de 37 dollars, prévoit une croissance économique hors hydrocarbures de 4,6% et une inflation de 4%.

Les pays producteurs de pétrole, durement frappés par l’effondrement des cours, sont presque tous contraints de prendre des mesures impopulaires qui se traduisent notamment par la hausse des prix des produits énergétiques.

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