Tensions entre l’Arabie saoudite et l’Iran après l’exécution de Nimr al-Nimr
Les tensions sont à nouveau montées d’un cran entre les deux grandes puissances rivales. Le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir a en effet annoncé dimanche 3 janvier la rupture des relations diplomatiques de l’Arabie saoudite avec l’Iran.
![À Sanaa au Yémen, un manifestant arborant le portrait du dignitaire religieux chiite, Nimr Baqer al-Nimr en octobre 2014. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2015/10/26/245939.jpg)
À Sanaa au Yémen, un manifestant arborant le portrait du dignitaire religieux chiite, Nimr Baqer al-Nimr en octobre 2014. © AFP
« L’Arabie saoudite a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran et exige le départ sous 48h des membres de la représentation diplomatique iranienne », a-t-il déclaré dans une conférence de presse à Ryad. En cause : l’attaque de son ambassade à Téhéran et la violente réaction iranienne après l’exécution du dignitaire religieux chiite saoudien, Nimr Baqer al-Nimr.
« Sans aucun doute, le sang du martyr (Nimr) versé injustement portera ses fruits et la main divine le vengera des dirigeants saoudiens », a averti le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khamenei.
Attaque de l’ambassade saoudienne à Téhéran
Dans la nuit de samedi à dimanche, des centaines de personnes en colère ont lancé des cocktails Molotov contre l’ambassade d’Arabie saoudite à Téhéran, dans laquelle ils ont ensuite pénétré. Le feu a détruit l’intérieur de l’ambassade, selon un témoin.
Le consulat saoudien à Machhad (nord-est) a également été attaqué. Quarante manifestants ont été arrêtés à Téhéran et quatre à Machhad.
Cristallisation des tensions et lourdes accusations
Nimr Baqer al-Nimr, âgé de 56 ans, a été exécuté le 2 janvier en même temps que 46 autres personnes condamnées pour terrorisme. La « plus importante exécution en masse » en Arabie saoudite depuis 1980, selon Human Rights Watch. Chef de file des manifestations qui avait secoué la province orientale du royaume et fief de la communauté chiite, Nimr Baqer al-Nimr était considéré comme l’un des critiques les plus virulents contre le pouvoir saoudien.
Son exécution a ravivé les tensions entre les deux grandes puissances, en froid depuis la révolution iranienne en 1979. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois que leurs relations diplomatiques sont rompues : cela avait déjà été le cas de 1987 à 1991, en raison de sanglants affrontements entre pèlerins iraniens et forces saoudiennes lors du pèlerinage à La Mecque, en 1987.
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