Algérie : les importations de véhicules en baisse de 30 % en 2015
Selon le ministre algérien de l’industrie, environ 300 000 véhicules ont été importés dans le pays en 2015, contre environ 440 000 en 2014 et 554 000 en 2013.
La politique de limitation des importations de véhicules menée par les autorités algériennes semblent porter ses fruits.
S’exprimant le 04 janvier à Alger, dans le cadre d’un forum organisé par le quotidien public El Moudjahid, le ministre algérien de l’Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, a indiqué que « la facture des importations des véhicules a baissé de 2,559 milliards de dollars et de 140 000 unités en 2015 par rapport à l’année 2014 », rapporte l’agence officielle APS.
En 2014, 439 637 véhicules avaient été importés en Algérie, pour 6,34 milliards de dollars – des chiffres déjà en net recul par rapport à l’année précédente.
Aussi, les évolutions en 2015 révélées par Abdeslam Bouchouareb, indiquent un recul de près de 40 % de la facture des importations de véhicules l’an dernier à environ 3,78 milliards de dollars et une baisse d’environ 30 % des voitures importées à près de 300 000 unités.
Si ces baisses s’inscrivent dans le cadre du recul général des importations en Algérie en 2015, elles sont en moyenne plus élevées pour les voitures que dans les autres domaines – la baisse de la facture des importations n’atteignait que – 12,45 % entre janvier et novembre.
Charges
Pour le ministre algérien, le recul des importations de véhicules marque surtout « les premiers effets de la mise en oeuvre du nouveau cahier des charges des concessionnaires ».
Le gouvernement a durci, en mars 2015, le cahier des charges des concessionnaires, rendant indispensable, notamment, la présence de plusieurs équipements de sécurité dans les véhicules importés.
Seule une partie de ces restrictions a été levée par la suite, en réponse aux pressions des concessionnaires et aux inquiétudes exprimées par certains pays exportateurs.
Ambitions
Alger affiche depuis au moins deux ans une véritable volonté de contenir les importations de véhicules, en raison notamment d’une crainte des surfacturations et de l’exportation illicite de bénéfices, mais aussi du désir du pays de limiter sa facture d’importation alors que sa balance commerciale se détériore à grande vitesse.
Enfin, le démarrage de la production automobile de l’usine Renault Algérie Production, située près d’Oran, n’est peut-être pas étranger au tour de vis imposé par Alger.
Le pays ne cache d’ailleurs pas ses ambitions en matière de construction automobile. Durant son intervention ce lundi, Abdeslam Bouchouareb, a indiqué que « les négociations avec les constructeurs Peugeot, Fiat, Iveco et Hyundai camions pour la mise en place d’unités de production en Algérie connaissaient ‘un bon état d’avancement’ », rapporte APS. Le ministre a également fait état de « l’intérêt » manifesté pour le pays par le japonais Nissan, l’allemand Volkswagen et « un partenaire iranien » dont l’identité n’a pas été dévoilé.
En attendant la réalisation de ces projets industriels, les efforts des autorités algériennes semblent en tout cas avoir contenu la progression des importations de véhicules, qui avaient enregistré une très nette hausse en 2012 (environ 568 600 unités).
Dès 2013, les importations avaient baissé à 554 263 véhicules pour un montant de 7,33 milliards de dollars.
Les 300 000 véhicules importés en 2015 sont d’ailleurs nettement en dessous de la limite de 400 000 véhicules importés fixée par l’Algérie pour 2016.
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