Cheikh Ould Saleck, le jihadiste mauritanien en cavale, pourrait-il se trouver au Sénégal ?

Incarcéré depuis 2011 pour une tentative d’assassinat du président Aziz, Cheikh Ould Saleck s’est évadé de sa prison de Nouakchott le 31 décembre. Il est activement recherché par les services de sécurité mauritaniens, mais aussi par leurs voisins sénégalais.

Une rue de Nouakchott en 2014. © Bruno Lévy pour J.A.

Une rue de Nouakchott en 2014. © Bruno Lévy pour J.A.

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Publié le 6 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Le Mauritanien Cheikh Ould Saleck, 31 ans, est un jihadiste d’Al-Qaïda au Mahgreb islamique (Aqmi). Originaire d’Atar, il se serait radicalisé au milieu des années 2000 avant de rejoindre les rangs d’Aqmi dans le Nord du Mali.

En février 2011, il faisait partie d’un commando chargé de convoyer trois voitures bourrées d’explosifs du nord malien vers Nouakchott. Leur objectif ? La présidence mauritanienne, pour « assassiner le président Mohamed Ould Abdelaziz », comme l’avait ensuite indiqué l’organisation terroriste dans un communiqué.

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Leur plan avait finalement échoué : le premier véhicule avait été détruit par l’armée mauritanienne, le second avait disparu, et le troisième avait été repéré puis ses occupants arrêtés, parmi lesquels Cheikh Ould Saleck. Condamné à mort pour « action terroriste », il était depuis détenu à la prison centrale de Nouakchott.

  • Comment a-t-il pu s’évader ?

Cheikh Ould Saleck s’est évadé de la prison centrale de Nouakchott le jeudi 31 décembre. Selon une source sécuritaire mauritanienne interrogée par nos confrères de l’AFP, il « a été vu la dernière fois par ses amis de prison jeudi dans la mi-journée. Son absence à la prière (collective) du soir a alerté ses co-prisonniers salafistes qui sont allés le chercher, trouvant sa cellule verrouillée ».

Quelques jours avant son évasion, Cheikh Ould Saleck, adepte de musculation ces derniers mois, avait rasé sa barbe et remboursé ses codétenus auxquels il devait de l’argent – des indices qui n’ont visiblement pas attirer l’attention de ses geôliers.

  • Où pourrait-il se trouver ?

Près d’une semaine après son évasion, la trace de Cheikh Ould Saleck reste introuvable, poussant les autorités mauritaniennes à lancer un appel à témoins. Officiellement, sa présence en territoire sénégalais n’est pas confirmée à Dakar. « Il est évidemment recherché au Sénégal, mais il l’est aussi dans tous les pays frontaliers », glisse une source ministérielle.

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La mobilisation des forces de sécurité sénégalaises laisse pourtant penser que le jihadiste en cavale pourrait avoir franchi la frontière. Depuis son évasion, plus d’une vingtaine de Mauritaniens auraient été arrêtés pour des vérifications d’identité à Saint-Louis, dans le nord du pays, à quelques kilomètres de la Mauritanie. Lundi, un Mauritanien enregistré sur un vol Emirates devant rallier Dakar à Dubaï a été arrêté par les services de sécurité à l’aéroport Léopold Sedar Senghor. S’appelant aussi Cheikh Ould Saleck, il s’agirait en fait d’une erreur d’homonymie, l’homme interpellé étant journaliste et non le terroriste recherché.

« Tenter de rejoindre le Sénégal est une des solutions les plus prévisibles. Donc ces dernières années, tous les jihadistes qui se sont évadés des prisons de Nouakchott ont d’abord préféré se cacher dans la capitale mauritanienne », nuance un bon connaisseur des mouvements terroristes mauritaniens. Reste aussi l’option malienne. Après avoir longtemps combattu au sein des katibas d’Aqmi basées dans le nord du Mali, Cheikh Ould Saleck a aussi pu essayer de rejoindre ses anciens frères jihadistes.

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