Corée du Nord : tollé après l’annonce par Pyongyang de son premier essai réussi de bombe H
Immédiatement après l’annonce mercredi par la Corée du Nord du « succès » de son premier essai de bombe à hydrogène, le Conseil de sécurité de l’ONU a annoncé une réunion d’urgence. Washington et Londres parlent eux de « provocation ».
![Retransmission télévisée, le 1e janvier 2016 à Séoul, de l’allocution du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un. © Jung Yeon-Je/AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2016/01/06/coree.jpg)
Retransmission télévisée, le 1e janvier 2016 à Séoul, de l’allocution du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-Un. © Jung Yeon-Je/AFP
Si elle se confirme, la réussite annoncée du premier essai de bombe à hydrogène marquerait une avancée importante de la Corée du Nord dans son programme nucléaire. L’annonce du test réussi a été faite, le 6 janvier, par un présentateur de la télévision officielle nord-coréenne.
« Le premier essai de bombe à hydrogène de la République a été mené avec succès à 10 heures [1 heure 30 TU] le 6 janvier 2016, sur le fondement de la détermination stratégique du Parti des travailleurs au pouvoir », a-t-il affirmé.
« Avec le succès parfait de notre bombe H historique, nous rejoignons les rangs des États nucléaires avancés », a ajouté le présentateur, en précisant que l’engin testé était miniaturisé.
L’essai a été ordonné personnellement par le leader nord-coréen Kim Jong-Un et est intervenu deux jours avant son anniversaire.
Réactions dans le monde
Les États-Unis et le Japon ont immédiatement saisi le Conseil de sécurité des Nations unies qui a annoncé dans la foulée une réunion d’urgence. « [Celle-ci] prendra la forme de consultations à huis clos dans la matinée [heure de New York] entre les 15 pays membres », a précisé Hagar Chemali, la porte-parole de la mission américaine auprès de l’ONU.
Mais « les États-Unis ne sont pas en mesure de confirmer pour le moment qu’un essai a bien été mené » en Corée du Nord, a-t-elle ajouté, soulignant cependant que « Washington condamne toute violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et appelle de nouveau la Corée du Nord à respecter ses obligations internationales et ses engagements ».
Washington n’acceptera pas que la Corée du Nord devienne un État nucléaire
Plusieurs résolutions de l’ONU interdisent en effet à Pyongyang toute activité nucléaire ou liée à la technologie des missiles balistiques. Ce qui n’a jamais empêché la Corée du Nord à poursuivre son programme : le pays a déjà testé trois fois la bombe atomique A, qui utilise la seule fission, en 2006, 2009 et 2013.
« Nous avons toujours été clairs, nous n’accepterons pas qu’elle [la Corée du Nord] devienne un État nucléaire », a rappelé Ned Price, le porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison Blanche, dans un communiqué diffusé dans la nuit de mardi à mercredi. « Nous continuerons a protéger et défendre nos alliés dans la région, y compris la Corée du Sud, et nous répondrons de manière appropriée à toute provocation nord-coréenne », a-t-il martelé.
À Londres, Philip Hammond a réagi mercredi sur Twitter. « Si les rapports sur un essai de bombe H nord-coréenne sont vrais, il s’agit d’une violation grave des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et d’une provocation que je condamne sans réserve », a déclaré le ministre britannique des Affaires étrangères sur son compte officiel.
If North Korean H-bomb test reports are true, it is a grave breach of #UNSC resolutions & a provocation which I condemn without reservation
— Philip Hammond (@PhilipHammondUK) January 6, 2016
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