Ebola : un antipaludéen a nettement réduit la mortalité des malades, selon une étude de MSF

Un antipaludéen a nettement réduit la mortalité chez les patients atteints d’Ebola, révèle une étude menée dans un centre de traitement de l’ONG Médecins sans Frontière (MSF) au Liberia en 2014 dont les résultats ont été publiés mercredi aux Etats-Unis.

Personnel de santé à l’hôpital public de Kemena, dans l’est de  la Sierra Leone © Sunday Alamba/AP/SIPA

Personnel de santé à l’hôpital public de Kemena, dans l’est de la Sierra Leone © Sunday Alamba/AP/SIPA

Publié le 7 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

L’administration systématique d’antipaludéens fait partie de la prise en charge des cas d’Ebola par MSF.

Le risque de décès chez les malades traités avec de l’artesunate-amodiaquine a été réduit de 31% par rapport à ceux soignés avec de l’artemether-lumefantrine, un autre traitement antipaludéen, selon les travaux parus dans la revue New England Journal of Medicine.

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Le rôle de l’artesunate-amodiaquine a été découvert lorsque le centre de soins de Foya au Liberia s’est trouvé en rupture de stock d’artemether-lumefantrine au plus fort de l’épidémie du virus Ebola en août 2014.

Pendant deux semaines, ses patients ont donc été traités avec le premier antipaludéen, sans autre modification dans la prise en charge clinique, et les médecins ont constaté une réduction marquée de la mortalité. Des analyses supplémentaires ont permis d’exclure d’autres facteurs qui auraient pu avoir un effet sur la mortalité (âge, charge virale).

Une piste « prometteuse »

Les propriétés anti-virales de l’amodiaquine ont récemment été observées lors de tests en laboratoire sur différents médicaments utilisés pour traiter d’autres maladies infectieuses. Mais aucun essai clinique mené en instituts de recherche n’a encore fourni de preuves concluantes de l’efficacité de cet anti-paludéen contre Ebola.

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Reste que l’étude rétrospective de MSF est prometteuse et devrait encourager la recherche clinique.

« Vu le contexte particulier de cette étude au centre de Foya, nous devons rester prudents et éviter de tirer des conclusions hâtives », reconnait le docteur Iza Ciglenecki, l’un des auteurs de cette étude.

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« Mais l’artesunate-amodiaquine n’en demeure pas moins une piste prometteuse et il est urgent de mener des essais pré-cliniques et cliniques permettant de confirmer son effet sur la réduction de la mortalité des personnes atteintes d’Ebola », insiste-t-il.

Il espère que la fin apparemment proche de l’épidémie « ne va pas freiner les efforts nécessaires pour trouver les traitements, des tests de diagnostic et des vaccins contre Ebola et d’autres maladies émergentes qui seront indispensables pour lutter contre de prochaines épidémies ».

Fin de l’épidémie ? 

L’Organisation mondiale de la santé pourrait proclamer la fin de l’épidémie a fait plus de 11 300 morts sur 29 000 cas recensés dans l’ensemble de la région touchée depuis son apparition en Guinée en décembre 2013 vers mi-janvier.

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