RDC : au moins 15 morts dans une attaque attribuée aux FDLR au nord de Goma
Au moins 15 personnes ont été tuées dans la nuit de mercredi à jeudi dans l’est de la RDC dans une attaque menée par des rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) qui semblent avoir visé la communauté Nande, selon les autorités et l’armée.
Le drame s’est produit dans la nuit du 6 au 7 janvier à Miriki, localité du Nord-Kivu, à environ 110 km au nord de Goma, la capitale de cette province déchirée depuis plus de vingt ans par des conflits armés alimentés notamment par des différends ethniques et fonciers.
Les Forces armées de la RDC (FARDC), les autorités territoriales, le chef coutumier local, de la communauté Nande, et la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) accusent des rebelles rwandais des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) d’en être responsables.
Le bilan de 14 morts donné dans la matinée s’est alourdi à 15 morts dans la journée après le décès d’un des blessés (six à neuf selon les sources), selon la Monusco et un habitant de Miriki.
Massacre ethnique ?
« Toutes les victimes sont […] Nande », a déclaré Georges Katsongo, président de l’ONG Société civile de Lubero.
Selon des sources locales, les chef Nande du sud du territoire de Lubero, où se trouve Miriki, s’opposent depuis plusieurs mois au retour de déplacés hutus congolais, accusant ceux-ci de vouloir « conquérir l’espace Nande ».
Joint par téléphone de Goma, le chef de la localité de Miriki, Gervain Paluku Murandia, a affirmé avoir perdu ses « deux femmes et [sa] fille aînée » dans l’attaque.
Gervain Paluku Murandia est le mwami (chef coutumier) du groupement de Mulinde, dont Miriki est le chef-lieu, et membre d’une famille royale Nande. Déclarant craindre pour sa sécurité, il affirme n’avoir pas été présent au village pendant la nuit.
L’armée et la Monusco accusées de passivité
« Les assaillants ont tué à la machette. Tout ceci s’est passé en présence des FARDC et de la Monusco, qui sont dans ce village, et il n’y a eu aucune intervention », dénonce-t-il.
« Des personnes tuées à la machette, alors qu’il y a la Monusco et les FARDC, c’est vraiment déplorable », a déclaré de son côté M. Katsongo.
Mais Charles Bambara, directeur de l’information publique de la Monusco, a démenti la présence de soldats onusiens en permanence à Miriki. « La Monusco […] n’était pas sur place » au moment de l’attaque, a-t-il affirmé, ajoutant que des Casques bleus ont été envoyés en renfort « pour rassurer la population ».
« Connivence »
Selon une source militaire onusienne, la Monusco a « une base aux environs de Miriki et une autre à Luofu », à environ 15 km à l’est de Miriki.
Selon le lieutenant Mak Hazukay, porte-parole de l’armée congolaise, les assaillants ont « contourné [la] position FARDC » à Miriki avant de tuer « à l’arme blanche ».
Il a annoncé l’envoi de renforts FARDC à Miriki. « Dans la communauté Nande, on accuse la communauté hutue congolaise d’être de connivence avec les FDLR », a-t-il déclaré.
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