Libye : près de 55 morts dans un attentat-suicide

Près de 55 personnes ont été tuées dans un attentat au camion piégé le 7 janvier contre un centre de formation de la police à Zliten dans l’ouest de la Libye, l’une des attaques les plus sanglantes dans ce pays plongé dans le chaos.

Des forces de sécurité libyennes arrivent le 14 janvier 2013 sur les lieux d’un attentat à la bombe contre des policiers -dont deux ont été blessés- à Benghazi, en Libye © AFP

Des forces de sécurité libyennes arrivent le 14 janvier 2013 sur les lieux d’un attentat à la bombe contre des policiers -dont deux ont été blessés- à Benghazi, en Libye © AFP

Publié le 7 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Un kamikaze a fait détoner les explosifs à bord d’un camion-citerne utilisé pour le transport d’eau à 8H30 locales (06H30 GMT) ce jeudi 7 janvier contre le centre où des gardes-côtes suivaient une formation, a indiqué à l’AFP une source de la sécurité de Zliten.

Selon un témoin, il y avait quelques 300 hommes dans le complexe, la plupart étaient des gardes-côtes qui se préparaient à leur stage dans cette ville située à environ 170 km à l’est de Tripoli.

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55 morts, au moins 70 blessés

« Entre 50 et 55 personnes ont été tuées et au moins 100 blessées » à Zliten, une cité contrôlée par la coalition des milices de Fajr Libya liée aux autorités parallèles, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère de la Santé à Tripoli, Ammar Mohamed Ammar, indiquant que le bilan pouvait encore changer car les « victimes ont été transportées dans différents hôpitaux ».

Le porte-parole de l’hôpital de Zliten Mouammar Kadi a affirmé que son établissement avait reçu jusqu’ici au moins 40 morts et 70 blessés. L’hôpital de Misrata, à quelques 70 km plus à l’ouest, a annoncé avoir reçu jusqu’ici quatre morts et une cinquantaine de blessés. Un appel au don de sang a été lancé après l’attentat survenu dans le quartier de Soug al-Talata, dans le centre-ville, qui était bondé au moment de l’attaque.

L’attentat n’a pas été revendiqué dans l’immédiat. Au mois de février dernier, la branche libyenne de l’État islamique avait revendiqué les attentats perpétrés à Al-Qoba, dans l’est libyen qui avaient fait au moins 31 morts et 40 blessés.

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Inquiétudes des Occidentaux

Sur Twitter, l’émissaire spécial de l’ONU pour la Libye, Martin Kobler, a condamné l’attentat de Zliten et appelé « tous les Libyens à s’unir de manière urgente pour combattre le terrorisme ».

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https://twitter.com/KoblerSRSG/status/685023783661494272

Après avoir condamné l’attentat, l’Union européenne et la France ont de nouveau incité les Libyens à s’unir pour faire face « au terrorisme ».

Selon Paris, l’État islamique (EI) compte environ 3 000 combattants en Libye. Et après l’assaut contre la région pétrolière en début de semaine, les Occidentaux redoutent qu’il s’enrichisse sur les hydrocarbures, déstabilise l’Afrique sur le flanc sud, et exporte des jihadistes vers l’Europe, infiltrés au milieu des migrants traversant la Méditerranée.

« Possible » intervention internationale

L’EI « inquiète de plus en plus » les pays de l’Otan, « donc il est possible » qu’ils interviennent en Libye, note Malcolm Chalmers, directeur adjoint du centre de réflexion RUSI, à Londres. « La question est quelle intervention, de quelle nature, de quelle ampleur ? Cela dépendra beaucoup de l’évolution de la menace d’ici un mois ».

L’ accord politique prévoyant l’instauration d’un gouvernement d’entente nationale à Tripoli, signé sous l’égide de l’ONU le 17 décembre dernier, par des membres des deux Parlements rivaux, doit être entériné avant le 17 janvier.

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