Ecobank : inquiétudes sur la qualité et la quantité de la récolte de cacao
Ecobank prévoit que la faiblesse des précipitations et l’harmattan devraient avoir un fort impact sur la récolte de cacao en Afrique de l’Ouest. Tandis que la campagne bat son plein, les prix sont à un plus haut de cinq ans.
« L’incertitude » plane sur la campagne 2015/2016 de cacao en Côte d’Ivoire et au Ghana, respectivement 1er et 2e producteurs mondiaux, souligne la banque panafricaine Ecobank dans un rapport sur les matières premières publié ce jeudi 07 janvier.
« Les importantes livraisons observées en début de campagne, qui étaient en avance de +30 % fin octobre, ont masqué la faiblesse de la récolte, écrit la banque. Ces livraisons importantes tenaient au fait qu’une part importante de la récolte précédente (environ 150 000 tonnes) avaient été stockées par les paysans afin de bénéficier d’un prix bord champ plus élevé pour 2015-2016 (1 000 F CFA (1,52 euros) contre 850 CFA pour 2014/2015 en Côte d’Ivoire)”.
Aux ports de San Pedro et d’Abidjan, les volumes atteignent début janvier quelque 804 000 tonnes, soit une baisse de – 2,4 % par rapport à l’an dernier à la même période. Cette baisse des volumes est la conséquence des faibles précipitations observées au deuxième semestre 2015. En plus des craintes sur la quantité, la qualité de la campagne principale (octobre à mars) devrait être impactée par un harmattan particulièrement rude. Ce vent chargé de poussières affectera également la petite campagne (avril à septembre) mais ce dans une moindre mesure, précise Ecobank.
Des craintes similaires existent au Ghana, note l’étude du groupe panafricain. Si le Cocobod, régulateur du secteur, parie sur une production en hausse à 850 000-900 000 tonnes en 2015-2016, Ecobank table plutôt sur environ 800 000 tonnes. « Une prévision qui pourrait être revue à la baisse selon l’évolution de la météo », prévient d’ailleurs le groupe bancaire
Approvisionnement
“Ces craintes entraînent une bataille sur l’approvisionnement en graines . Les grandes maisons de négoce payent jusqu’à 50 F CFA par kilogramme supplémentaire pour sécuriser leurs achats [en Côte d’Ivoire]. Ceci désavantage les exportateurs locaux, qui manquent de capacités financières pour rivaliser face à ces groupes internationaux”, souligne le rapport d’Ecobank.
Les prix du cacao ont chuté de -3,2 % en décembre après deux mois de hausse, où ils ont atteint un pic de 3 449 de dollars la tonne avant de revenir à 3 269 dollars la tonne à la fin du mois.
Malgré la fin de ce “rally”, les prix restent à un plus haut depuis “près de cinq ans”.
“Ceci reflète la reprise de la demande de broyage, notamment en Asie, et la prévision d’une production stable, ou en baisse, conséquence du phénomène El Niño”, note Ecobank, concluant que les prix devraient continuer à se renforcer au cours de l’année 2016.
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