Algérie : grogne des transporteurs et des usagers contre l’augmentation du prix des carburants

La hausse des tarifs à la pompe depuis le 1er janvier provoque des vagues au sein de la société algérienne : les transporteurs demandent à augmenter leurs prix, les usagers redoutent les impacts sur leur portefeuille et, au milieu, le ministère des Transports tente de satisfaire tout le monde.

En Guinée, le prix du carburant a augmentaté de 20 %. © Michel Euler/AP/SIPA

En Guinée, le prix du carburant a augmentaté de 20 %. © Michel Euler/AP/SIPA

Publié le 8 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

Les nouveaux prix des carburants en Algérie n’en finissent pas de faire parler d’eux en ce début d’année 2016. Prévue dans la loi de Finances 2016 dans le cadre des mesures de rationalisation des dépenses, l’augmentation des taxes sur l’énergie s’est traduite par une élévation de 5 à 8,40 dinars – environ 4 à 7 centimes d’euro – par litre en fonction des carburants.

Le gasoil est ainsi passé de 13,70  (environ 12 centimes d’euro) à 18,76 dinars (+ 37 %), le super de 23 à 31,42 dinars (+ 36,6 %) et le sans-plomb de 22,60 à 31,02 DA (+ 37,25 %).

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« Un plein coûte en moyenne 300 dinars [2,53 euros] de plus », dit à Jeune Afrique Abdelkader Boucherit, président de l’Union générale des transporteurs algériens (UGTA).

Face à ce coût supplémentaire, impossible d’échapper à une augmentation du prix du transport déclare le représentant. « Tous les transporteurs utilisent le gasoil et l’essence donc si leurs prix augmentent, ils augmentent les tarifs du transport, l’impact est automatique ».

Quant aux répercussions sur les usagers des taxis, des bus urbains et inter-wilaya entre les régions du pays qui commencent à grincer des dents, le président de l’UGTA ne cache pas une certaine impatience.

« Nous avons déjà supporté tout au long de l’année 2015 la dévaluation du dinar qui s’est traduite par une hausse considérable des produits importés que nous utilisons tels que les pièces de rechange, les huiles, etc. », souligne Abdelkader Boucherit.

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En ce qui concerne les transports publics, le ministre des Transports, Boudjema Talai, a assuré que « les tarifs des transports terrestres resteront inchangés ».

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Pris entre deux feux, le gouvernement tente d’éteindre les braises. Le ministère du Transport a ainsi mis en place cette semaine une commission chargée d’examiner d’ici un mois « la question des tarifs et les mesures d’allègement des charges en vue d’atténuer l’impact de la hausse du carburant » explique un communiqué du gouvernement, qui insiste sur la nécessité de « préserver et le pouvoir d’achat du citoyen et les droits des transporteurs ».

Problème : les représentants de consommateurs n’ont pas été invités à participer à cette commission. « Compte tenu de cette situation déplorable nous allons accueillir avec beaucoup de prudence et circonspection les décisions de cette commission », prévient Mustapha Zebdi, président de l’Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (Apoce), la principale organisation nationale de défense du consommateur.

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