Éthiopie : la répression de manifestations a fait au moins 140 morts en deux mois, selon HRW

En l’espace de deux mois, au moins 140 personnes ont été tuées dans la répression violente de manifestations dans la région d’Oromia, en Éthiopie, dénonce vendredi, l’ONG américaine Human Rights Watch (HRW).

Manifestation anti-gouvernement  dans la région d’Oromia, Ethiopie, Novembre 2015 © AFP

Manifestation anti-gouvernement dans la région d’Oromia, Ethiopie, Novembre 2015 © AFP

Publié le 8 janvier 2016 Lecture : 1 minute.

C’est pratiquement le double du bilan établi par l’ONG de défense des droits de l’homme au mois de décembre dernier, qui faisait déjà état de 75 morts. Au total, « les forces de sécurité ont tué au moins 140 personnes et blessé de nombreux autres, selon des militants » déplore Felix Horne, chercheur à HRW, dans un article publié le 8 janvier, sur le site de l’organisation qui craint une escalade de la crise dans la région de Oromia.

Le gouvernement éthiopien rejette ces chiffres, le bilan officiel signalant la mort de 5 personnes, et accuse les manifestants d’être responsables des violences.

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Craintes d’expropriation du peuple Omoro

Les manifestations ont commencé au mois de novembre dernier, à l’initiative d’étudiants qui s’opposent à un projet d’agrandissement de la capitale Addis-Abeba, craignant qu’en conséquence, les fermiers Oromo dont les terres s’étendent de l’est au sud-ouest du pays ne soient expropriés.

C’est « un nouveau grief des Oromo contre le gouvernement qui s’ajoute à une liste déjà longue » pointe du doigt Felix Home. Au mois d’octobre dernier, l’ONG Amnesty International accusait les autorités éthiopiennes d’être responsables d’abus systématiques à l’encontre de la communauté des Omoros, le groupe ethnique le plus important du pays.

Risque d’escalade

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L’arrestation, le 23 décembre dernier, de Bekele Gerba, le vice-président du Congrès fédéraliste Oromo (OFC), le principal parti enregistré dans la région de Oromia, alors même que les manifestations étaient « généralement pacifique » a accentué le risque d’escalade de la crise.

« En usant d’une main de fer contre les hommes politiques d’opposition que contre les manifestants pacifiques, le gouvernement ferme la porte à la possibilité pour les Éthiopiens de s’exprimer de façon non-violente des revendications légitimes », s’inquiète Felix Horne.

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Une voie qu’il juge « dangereuse » et  » qui pourrait mettre en danger la stabilité à long terme en Éthiopie. Pour le chercheur de HRW, ce « pourrait être la plus importante crise en Éthiopie depuis les violences liées aux élections de 2005 ».

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