Allemagne : Merkel pour l’expulsion des réfugiés condamnés, même avec sursis

La chancelière allemande Angela Merkel s’est prononcée samedi en faveur d’un très net durcissement des règles d’expulsion des demandeurs d’asile condamnés par la justice en Allemagne, demandant que même ceux auxquels est infligée une peine avec sursis puissent être renvoyés.

La chancelière allemande Angela Merkel lors d’une conférence de presse, le 7 janvier 2016 à Berlin. © Tobias Schwarz/AFP

La chancelière allemande Angela Merkel lors d’une conférence de presse, le 7 janvier 2016 à Berlin. © Tobias Schwarz/AFP

Publié le 9 janvier 2016 Lecture : 2 minutes.

« Si les réfugiés ont commis un délit », cela doit « avoir des conséquences, (…) cela veut dire que le droit (de séjour) doit s’arrêter s’il y a une peine de réclusion, même avec sursis », a déclaré Mme Merkel, tirant les leçons des agressions sexuelles intervenues le soir de la Saint-Sylvestre à Cologne (ouest) qui auraient impliqué des demandeurs d’asile.

Au cours d’une réunion à Mayence (sud-ouest), les dirigeants du parti conservateur de la chancelière CDU se sont mis d’accord pour demander que la perte du droit d’asile en Allemagne soit plus systématique en cas de délit. Cette prise de position doit désormais être discutée avec l’autre grand parti présent dans la coalition gouvernementale à Berlin, les sociaux-démocrates (SPD).

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« Il est important que là où la loi n’est pas suffisante, elle soit modifiée », a affirmé, pendant une conférence de presse Angela Merkel, y voyant là aussi « l’intérêt de la grande majorité des réfugiés ».

Pour l’heure, en vertu de la loi allemande, l’expulsion d’un demandeur d’asile n’a lieu qu’après une condamnation à au moins trois ans de prison, mais à la condition que sa vie ou sa santé ne soient pas menacées dans son pays d’origine.

L’Allemagne a vu affluer 1,1 million de demandeurs d’asile en 2015 et les violences du Nouvel An à Cologne y ont créé un choc, faisant s’accroître les critiques à l’égard de la politique d’ouverture des frontières aux demandeurs d’asile suivie depuis septembre par Mme Merkel.

Dans le cadre du durcissement de son régime d’asile, Berlin réfléchit également à étendre à des pays comme l’Algérie et le Maroc la liste des États considérés comme sûrs – après y avoir récemment inclus ceux des Balkans occidentaux – et dont les ressortissants ne pourraient en conséquence plus obtenir le statut de réfugié en Allemagne.

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Une décision concernant ces deux pays n’a pas encore été prise mais la chancelière a estimé que « les perspectives de séjour pour ces réfugiés (algériens et marocains, ndlr) sont bien moindres que celles par exemple des Syriens et des Irakiens ».

La question se pose avec d’autant plus d’acuité pour le gouvernement allemand que les statistiques du mois de décembre ont montré une forte augmentation du nombre des Algériens et des Marocains entrant en Allemagne pour y déposer une demande d’asile, alors que jusqu’ici ils étaient en très petit nombre par rapport aux Syriens, aux Irakiens et aux Afghans.

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